• 42

    Mickaelle

     

    La mort d'un proche c'est aussi la mort d'une partie de soi. Qu'a pu vous faire votre frère pour que vous n'ayez eu d'autre recours que son meurtre ? Ne me laissez pas sans explication. L'épreuve de l'emprisonnement due être terrible. Depuis quand en êtes-vous sortie ? De vous savoir mariée avec enfants me fait espérer que vous avez réussi à reconstruire votre vie. Enfin l'existence de votre amant Stoyan me laisse à penser que Lionel votre mari n'est pas à la hauteur de vos besoins. D'ailleurs vous partez en vacances avec une amie ( Maxime - Est-ce bien cela?) sans lui, sans vos enfants, quel genre de mari peut concevoir cela hors un mari dénué d'amour pour sa femme ?

     

    Permettez moi d'en savoir plus sur votre relation avec votre frère, afin de parvenir ensuite à vous soutenir au mieux.

     

    Sachez que cette lettre contient bien plus d'amour que de mots.

     

    Avec mon affection sincère,

    Zattig Le 20 Mai 2015.

    Colerige A. Tchigrenkov

     

    PS : Là ce que j'aurai envie de faire est de vous lover dans mes bras en toute fraternité.

    J'aime que vous soyez passée au tutoiement. Je ne puis en faire autant encore, mais merci de le continuer.


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  • 41

    Mr Tchigrenkov,

     

    La nuit est tombée. Je devrais aller me coucher mais je reviens une nouvelle fois, prendre une nouvelle page blanche, car bien sûr celle mise sous enveloppe va passer au panier comme toutes les précédentes. Les écrire me permet d'évacuer ma colère contre vous, de mettre en lumière l'évolution de ma réflexion.

     

    J'ai commencé, super furax par un énorme "pauvre con", ensuite je me suis gonflée d'orgueil, je vous ai noté toutes les raisons que vous pouviez avoir à vous méfiez de moi, bien plus que moi de vous. Ensuite encore, j'ai découvert que votre dernière lettre (je n'ai pas gardé les enveloppes des précédentes) avait été posté à Paris, dans le XVIème. Vous avez donc eu le droit à mes sentiments les plus contradictoires sur ce nouveau sujet aussi.

     

    Mais tous cela est sans importance. La nuit est tombée, je me suis apaisée. Je vais allée au lit en n'ayant plus qu'un seul reproche à vous faire : Vous avez réveillé mon frère, enfin pas lui puisqu'il est mort, mais ma culpabilité de l'avoir tué. Dans ma première lettre, je vous ai écrit quelque chose du style : tueur pour tueur, vous ne me faire pas peur, j'ai tué aussi. Comme si je devais me comparer à vous !

     

    Les heures ont passé, les lettres se sont additionnées en morceaux au fond de ma poubelle et ne reste que mon frère dans mon esprit.

     

    J'ai mis des années pour parvenir à vivre une simple journée sans me demander comment j'avais pu le tuer. Et puis un jour j'y ai pensé moins, puis encore moins, jusqu'au jour où je n'ai plus pensé que je n'y pensais plus. D'une certaine façon je devrais peut-être vous remercier de me l'avoir remis en mémoire, car j'ai réalisé comme je l'avais oublié.

     

    Alors merci et pas merci.

     

    Merci de me faire voir comme j'ai vraiment progressé. Je n'ai pas du songer à lui depuis le début de l'année. Nous sommes le 16 mai. Je peux être très fière de moi.

     

    Pas merci car c'est douloureux d'être dans la peau d'une fille qui a tué son frère. Ce n'est pas seulement son assassinat, c'est aussi toute la suite, ma condamnation à perpétuité qui est lourde à porter. Vous voyez c'est un peu comme... Non je n'en écrirais pas plus car 1) vous vous en indifférez et 2) je ne veux pas argumenter pour couler un peu plus mon moral alors que je dois aller me coucher.

     

     

    C'est fou, j'ai lu et relu votre lettre vingt fois, peut-être trente et je ne me souviens de rien, il ne me reste qu'une profonde tristesse, celle de ma condamnation à vie. 

     

    Nous sommes samedi soir, bien qu'il soit 23h dépassés les lampadaires sont encore allumés, aussi je vais aller poster cette lettre sans même la relire.

     

     

    Recevez respect et gratitude.

    Mickaelle.

     

     

     

     

    Mr Tchigrenkov, je n'attends qu'une seule chose de vous : Que vous fassiez ce que vous avez envie de faire.

     


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  • 40

    Mickaelle,

     

    Vous n'avez vraiment aucune notion du danger et aucune valeur morale.

     

    Comment pouvez-vous prendre un bulgare pour amant alors que vous êtes mariée?

     

    Et surtout comment osez-vous le rejoindre dans son lit accompagnée de vos filles ?

     

    Aucune mère digue de ce nom ne pose sa sexualité sur le planning éducatif de ses enfants. Vous voulez en faire des prostituées ? Vous m’horrifiez. Votre misère morale m'accable. Je serais Lionel, je vous retirerai vos filles, mes filles. Et je vous jure que jamais vous ne les reverriez. Même ivre une mère qui agit de la sorte juste une fois est inexcusable. Vous, vous me l'écrivez comme si il s'agissait d'une banalité. Vous l'avez donc déjà rejoint au lit en présence de vos filles.

     

    Mais qui est votre mari pour fermer les yeux autant?

    Et ce bulgare, comment peut-il le tolérer ? Comment peut-il vous toucher en présente d'elles ?

     

    Vous êtes un être affreux.

    Comment ai-je pu avoir de petites pensées pour vous ?

     

    Comment votre mari peut-il vous laisser agir avec autant de vulgarité ?

     

     

     

    Depuis la première soirée, vous me savez du sang sur les mains. Vous avez attendu six mois pour me contactez.Qu'avez-vous fomenté sur ces six mois ?

     

    Maintenant il suffit. Je n'ai plus plaisir à vous lire. Vous ne m'amusez plus. Cessons de tourner autour de la raison qui vous fait m'écrire : Qui dois-je sortir de votre vie ? Votre mari ?

    Lionel Kervelou

    13 rue de l'Aulne / 2ème étage / 29520 Châteauneuf-du-faou

     

     

     

    Ou votre mère ?

    Pour être si vulgaire cela doit venir d'elle. Je la trouve où ?

     

    Vous avez prévu de m'offrir quelle somme pour ce travail ?

    Et votre dépravation désire un scénario particulier je suppose.

     

    CaT.


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  • 39

    6h56.

    Le 2 mai 15.

     

    Mr Tchigrenkov,

     

    Jamais de ma vie je ne me suis levée sur l'heure de 6 h. Nous sommes dimanche et je me lève avant 7 h. C'est vraiment à donner envie de retourner se coucher. Si j'avais eu la présence d'esprit de jeter un œil sur le réveil, j'aurai rabattu la couette sur moi, je n'aurai jamais posé le pied au sol.

     

    Mais je suis debout alors j'élimine la corvée : vous écrire. Oui c'est une corvée pire un dégoût. C'est très moche ce que l'on m'a dit de vous, ce n'est donc pas de gaité de cœur que je vais vous en faire un résumé. Je vais le faire sans rien omettre pour répondre à votre volonté. Ensuite en consolation avec mes filles j'irai acheter des croissants pour un petit déjeuner chez Stoyan. Les filles vont adorer et lui aussi j'en suis sûre, même si je le sors du lit. Avec lui, je saurai oublier cette horrible lettre que j'aurai posté avant d'entrer à la boulangerie.

     

    J'aimais bien Tchig comme nom (sans vouloir vous offenser) mais Tchigrenkov fait plus classe. Plus russe aussi. Je comprends mieux pourquoi les gens vous imaginent russe, votre nom de famille ne vous rend pas très grecque, encore que je ne sais pas comment sonnent les noms Grecs n'en connaissant aucun. Ah si Nikos Aliagas. Que de culture générale !!!! Pauvre de moi. Mais le C de votre prénom peut être Casius ce qui vous ferait africain ou Calogero qui vous ferait italien. Et le A qu'est-il ? Votre prénom est Casius Alfred ? Claude Albert ? On a quoi comme prénom russe commençant par C ? Si vous êtes vraiment russe le A c'est le prénom de votre père avec une terminaison  en vich. C'est ça non ? Antonovich ? Bon j'arrête d'écrire n'importe quoi pour ne pas commencer l'aveu désolant.

     

    Et puis zut, c'est vous qui l'avez voulu donc vous l'aurez. Je me lance.

     

    En effet on m'a dit que vous étiez un russe qui avait tué des tchétchènes. On m'a aussi parlé de votre scooter des neiges, mais n'allez pas croire que j'ai mené une enquête sur vous.

     

    Maxime et moi avions loué une chambre chez l'habitant. Nous y avons dormi 5 nuits très exactement. Le matin au petit déjeuner nous demandions conseil pour l'excursion du jour et le soir, autour d'un bon repas nous évoquions ce que nous avions admiré. Le matin du 23 août Françoise nous a invitées à rouler jusqu'au lac de la Zattig puis à suivre le chemin de randonné qui nous conduirait à  sa source, sa chute d'eau glaciale. Elle ne nous avait pas prévenu qu'entre le lac et la chute d'eau il y avait un hameau, aussi le soir nous l'avons évoqué. Je n'avais aucune arrière pensée. Je ne me suis pas voulue détective privée. De plus c'était notre dernier soir, donc ce ne fut pas l'unique sujet. Vous n'avez pas été "sur la table" plus d'un quart d'heure. Mais ce fut suffisant pour en apprendre trop.

     

    Voilà donc ce que mes oreilles ont entendu.

     

    Bertrand nous a dit que le hameau était habité par un fou dangereux. Il a parié que si nous vous avions vu, nous vous avions forcément vu en train de construire un mur. Maxime l'a confirmé. Il a dit qu'à l'origine il y avait 5 maisons. (Sur mes photos je n'en distingue que 3).

     

    Donc, a-t-il dit voilà une quinzaine d'année un hélicoptère a fait plusieurs allers-retours au hameau de la Zattig, hameau abandonné depuis plus de vingt cinq - trente ans.

    Pour certains vous démolissez les maisons pour récupérez les pierres afin de construire un bâtiment pour votre hélicoptère, alors que pour d'autres vous faites un mur d'enceinte.

     

    Vous ne parlez que le russe, vous ne savez pas un mot de français, même pas MERCI ou BONJOUR.

     

    Je trouve que vous maitrisez drôlement l'écrit pour quelqu'un qui ignore tout de l'oral.

    Mais c'est vrai que quand nous nous sommes rencontrés vous n'avez pas répondu à notre bonjour. Attention ce n'est pas un reproche, c'est juste un constat qui nous a permis de ne pas mettre la parole de Bertrand en doute.

     

    Vous êtes un type sanguinaire et violent toujours selon Bertrand. Vous avez battu un enfant de Beaufort.

     

    Il parait que des villageois suite à cette histoire, et voyant l'indifférence de la police, sont montés chez vous mais ne vous y ont pas trouvé. Il parait qu'ils sont alors entrés en cassant un carreau et qu'ile ont découvert une maison comme au siècle dernier sans eau courant, sans électricité avec juste une table bancale et une chaise, un vieux lit de fer d'une personne sous un édredon poussiéreux. Vous n'aviez même pas de draps dans votre lit. Vous vivez comme un fugitif, un sauvage. Il parait qu'ils ont fouillé la maison mais qu'ils n'ont pas trouvé d'argent alors qu'ils sont persuadés que vous êtes richissime. Vous spoliez les tchétchènes.

     

    Françoise dit qu'ils ont tout cassé à l'intérieur et qu'ils ont même sorti des choses pour y mettre le feu. Bertrand qui n'était pas de ceux qui sont montés chez vous affirme qu'ils ont juste mis un peu de bazar, rien de plus.  

     

    Il parait que vous disparaissez pendant plusieurs semaines en hélicoptère et que vous revenez ensuite pour casser un autre bout d'une des maisons afin de prolonger votre mur.

     

    Vous n'avez rien de civilisé, vous ne descendez jamais à Beaufort, vous ne parler à personne, vous n'essayez pas d'apprendre le français.

     

    Vous êtes un russe tueur de tchétchènes en fuite et vous vous faites discrets. Quand l'hélicoptère vient vous chercher, c'est qu'une nouvelle mission vous a été donnée. Pour les uns vous êtes un tueur professionnel et pour les autres un agent secret protégé par le gouvernement français ce qui expliquerait votre scooter et l'absence de réaction de la police française quand vous avez tabassé l'enfant.

     

    Voilà vous en savez autant que moi.

     

    Je tiens juste à dire que si j'y avais cru, je ne vous aurais pas écrit puisque je me serais dit que vous n'auriez pas réussi à me lire puis ensuite à me répondre en  français.

     

    7h52.

    C'est fou le temps que j'ai mis à ne pas vouloir écrire ce torchon.

    Je déteste cette lettre.

     

    Une Mickaelle malheureuse qui ne va même pas se consoler en allant acheter des croissants : il pleut.

    Cette journée démarre vraiment très très mal.


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  • 38

     

    Bonjour,

     

    Vous êtes vraiment distrayante Mickaelle. Vraiment divertissante. Mais encore beaucoup trop impulsive. Vous auriez du utiliser le temps de vos pieds en l'air pour affiner votre réflexion.

     

    Vous m'appelez Tchig preuve que vous tenez ma prétendue identité de vos logeurs. Ils vous ont raconté assurément que je suis un russe ayant du sang de tchétchènes sur les mains et que j'ai un scooter des neiges alors que son usage est interdit pour les particuliers en France. Scooter des neiges qui me fait éviter les raquettes jeune dame. Ah si vous aviez intellectualisé plus ! Que d'erreurs évitées !

     

    D'ailleurs vous qui brillez par votre franchise : Que croyez-vous savoir de moi ? Merci de ne rien omettre. Je sens que je vais me régaler.

     

    Et s'il vous plait, cessez de m'appeler Tchig, ne soyez pas du nombre de ceux qui, enfin , ne soyez pas d'eux.

     

     

    Mardi 28 Avril 2015

    Cordialement

    C.A.Tchigrenkov


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  • 37

    Châteauneuf -du-Faou

    Mercredi 15 Avril 15

     

     

    Très cher Mr Tchig,

     

     

    En préambule toutes mes excuses pour la forme de mes lettres. Je ne suis pas bien assise à une table ou derrière un bureau, mais à plat ventre sur le canapé, les pieds en l'air. Je sais ce n'est pas la meilleure position pour écrire mais j'aimerais pouvoir la tenir pendant une heure, aussi veuillez accepter toutes mes excuses.

     

    En rentrant ce soir de l'agence, j'ai découvert que mes filles n'étaient pas là. Illico j'ai pensé BONHEUR je vais pouvoir me faire un bon massage de pieds. Il n'y a pas plus grand délice !!! Le pied est à lui seul le corps tout entier.

    Oui je suis fan de mes extrémités : mes cheveux et mes pieds. Merci de n'en faire aucun commentaire. Ou défoulez vous si vous préférez.

     

    J'ai donc commencé mon petit mode opératoire : Mise en pyjama, allumage de la TV, préparation d'un grand verre de jus de fruits rouges avec deux doses de glaçons et bien sûr réquisition de la bouteille l'huile de massage. Quand je me suis assise sur le canapé, quand j'ai posé mon plateau sur la table basse, la météo annonçait qu'il avait neigé sur la Savoie toute la journée et que demain il n'y aurait aucune amélioration.

     

    De la neige.

     

    C'est fou mais je n'y avais jamais pensé.

     

    Dans mon sac à main il y a la lettre qui vous était destinée. Comme il n'y a entre l'agence et la maison aucune boite jaune, je suis revenue avec. Quelle chance. Si je l'avais postée je n'en serais voulue.

     

    Vous êtes dans la neige.

     

    J'avoue tout. Vous allez me détester, un peu plus, un peu moins, que m'importe, j'avoue tout.

     

    J'ai téléphoné à Françoise & Bertrand, les gens qui font chambres d'hôtes  sur Beaufort et chez qui Maxime et moi étions descendues en août. Ils m'ont confirmé qu'ils étaient sous 2 m de neige. Comme j'ai poussé un peu plus mon investigation, ils m'ont assuré que si je voulais aller au hameau de la Zattig il me faudrait chausser les raquettes et j'en avais pour plus de 4 heures aller en partant du lac mais qu'avant cela il ne m'aurait pas été possible de monter au lac en voiture. Donc me rendre au Hameau de la Zattig je n'en aurais pas été capable au vu de la froidure actuelle.

     

    Vous êtes costaud Mr Tchig. Il va falloir que je cesse d'être impulsive, vous êtes aussi complexe qu'un casse-tête chinois. Cela ne va, j'aime les défis intellectuels.

     

    Le téléphone raccroché, n'ayant pas oublié l'absence de mes filles et mes pieds en attente de bonheur j'ai repris mon programme tout en cogitant.

     

    J'illustre ce que vous avez mis en mots :

    Vous êtes chez vous, sous 4 m de neige ( si il y en a 2 au village à 700 m, chez vous ce doit être le double vu que vous êtes à plus de 1500m). Donc vous êtes emmuré par la neige, quand une sotte (moi) vient vous déranger dans votre hivernation. Elle vous agace tellement que vous prenez la plume, vous lui l'écrivez puis vous chaussez les raquettes pour marcher 4 heures ou 5, pour poster votre " Il suffit" et vous rebroussez chemin.

    Pour une exaspération vous allez marcher 9 heures dans la neige vous !

    Crédibilité Zéro.

    Non. Impossible.

     

    Si vous avez pensé, ressenti, ce que vos mots traduisent, vous auriez alimenté le feu de votre cheminée de ma lettre et vous auriez jurez tout haut. Jamais vous n'auriez ouvert votre porte, affronté le froid, la neige, le vent. Non je ne peux y croire.

     

    Autre chose, et c'était l'unique objet de la lettre dans mon sac, celle que vous ne recevrez pas.

     

    Vous m'avez posé plusieurs questions. Pourquoi je m'acharne sur vous ? Pourquoi je vous raconte ma vie ? Mais ce qui m'a sauté aux yeux passé l'émoi lié à la lecture, c'est qu'il n'y avait pas LA question à me poser.

     

    Qui suis-je ?

     

     

    Je reprends les faits.

    Vous vivez au hameau de la Zattig devant lequel file un chemin de randonné de montagne. Combien de touristes peuvent y passer chaque année ? Cent ? Mille ? Je n'en ai pas la moindre idée, donc je tranche à 500. Vous êtes là ou pas, vous voyez les gens ou pas. Disons que vous en voyez cent chaque année.

     

    Un jour vous recevez une lettre et en lisant Mickaelle Kervelou 13 rue de l'Aulne 29 Châteauneuf-du-faou, vous êtes capable de vous dire :

      -  Ah oui c'est la femme  d'il y a Six mois, celle a la longue natte qui faisait de la randonnée en gilet de costume et pantalon à pinces, la femme accompagnée d'une seconde qui semblait bien plus dans son élément : deux battons de randonné, le sac à dos et toute la panoplie décathlon à fond la forme du porte monnaie. Celle-là même qui a fini pas tirer par le bras la trop citadine d'un "tu te bouges, il n'y a pas de réseau ici.

     

    Désolée de vous dire Mr Tchig : Crédibilité Zéro.

     

    Mr Tchig l'unique question que vous auriez du écrire était sur mon identité.

    Qui suis-je. Hors sur ça : RIEN.

     

    Bien cher Mr Tchig vous en savez tout autant que moi. L'absence de l'unique question me le confirme.

     

    Ma première lettre vous l'attendiez, à moins que vous auriez préféré que je vienne frapper à votre porte l'été prochain. Vous en savez autant que moi Monsieur Tchig. Votre peur de l'avenir vous fait vous accrocher à mes maladresses au lieu de souligner mon courage.

    Mr Tchig vous ne me faciliter pas la chose.

     

    Croyez vous que j'agisse sans peur ? Pourquoi aurais-je alors jeté tant et tant de lettres au papier? Pourquoi croyez-vous que je n'ai pas fait un détour ce jour pour poster la lettre dans mon sac ? Bien sûr que j'ai peur. Je suis morte de trouille Mr Tchig. Si j'arrive à avancer malgré ma peur c'est que j'ai une force de vous en moi.

     

    Personne de mon entourage ne sait l'existence de cette correspondance. Si vous le leur disiez, j'affirme qu'aucun ne vous croyait tant ce n'est tellement pas moi.

     

    Je ne lâcherai pas. Je ne nous lâcherai pas.

     

    Parce que je sais qu'au fond de vous, c'est aussi ce que vous espérez. Mais vous êtes trop MEC pour l'avouer.

     

     

     Bien à vous Mr mon casse-tête chinois.

    Mickaelle.

     

    Ps : Bien plus que de savoir qu'il s'agissait de moi, tu as voulu que ce le soit.


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  • 36

    Madame,

     

    Vous m'écrivez comme si je n'ignorais rien de votre vie.  Vous n'êtes pourtant personne pour moi. Votre longue lettre est incompréhensible. Je me demande même pourquoi je me suis donné la peine de la lire jusqu'à son terme.

     

    Qu'est que la G2 par exemple ?

    Qui sont Koa et Poyang que vous évoquez ?

     

    A quoi rime cette correspondance ? Il aurait été plus judicieux pour vous d'investir dans un cahier que dans un carnet de timbres. Si vous voulez vous épancher, libre à vous mais de grâce, faites le sans m'impliquer.

     

    Pourquoi vous acharnez-vous sur moi ?

    Que me voulez-vous ?

    Pourquoi vouloir vous faire connaitre de moi ?

    Pourquoi ne me laissez-vous pas en paix ?

    Pourquoi m'écrivez-vous ?

     

    Cette correspondance ne mène à rien.

    Je vous prierais de la cesser.

     

    Je ne veux rien savoir de la G2 qui n'est plus. Je ne veux rien savoir de Koa.

    Toutes mes condoléances pour Poyang.

     

     

    Aillez la politesse de ne plus vouloir lier nos vies.

     

    Il suffit maintenant.

     

    Acheter vous un cahier et noircissez le. Vous êtes très douée pour alambiquer, songez à un cahier volumineux.

     

    Vendredi 27 Mars 2015

    Cordialement

    C.A.T


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