• J'en ai marre, putain ce que j'en ai marre. Quand ce n'est pas l'un c'est l'autre. Mais quand est-ce que je pourrai avoir une vie pénard ? Je ne demande pourtant pas grand chose, je veux que l'on me foute la paix. Oui je rêve juste d'une petite vie pépère, une vie de vieux con peut-être, mais une vie de paix. Un canap, deux trois rats, mon fils et un job pas trop con pour payer le loyer. Ce n'est pas beaucoup demander, il me semble.

     

    Mais qu'ont-ils tous contre moi, putain ?

     

    Et je voudrai que mon mal de tête cesse aussi. Il commence à se transformer en vertige, ce n'est plus supportable. Dès installé dans ma nouvelle vie, j'irai voir un docteur. Je dis ça mais au fond de moi, je sais qu'il ne sera pas du voyage. Là-bas, loin de tous, j'irai mieux. C'est aussi pour qu'une tumeur ne s'installe pas dans mon cerveau que je dois partir. Mon mal de tête vient d'eux, pas de moi, d'eux. Il y en a qui ont mal au crâne d'avoir trop picoler, moi c'est l’absorption de reproches, de haine, de colère qui me fait mal. Je ne supporte plus la méchanceté. Je suis en overdose depuis des années.

     

    Dès le début de ma vie on me reproche qui je suis. Trop mou pour le père, trop sensible pour le grand-père, trop tête à claques pour la mère, trop insolent pour la grande-mère. Personne n'a jamais voulu savoir qui j'étais, tout le monde savait mieux que moi ce qui était bon pour moi. En vérité, pas un n'a songé une heure de sa vie que je pouvais avoir mes propres pensées, mes propres désirs, volontés. Élie - Andrée - Yves - Solène même combat : tu es à nous , tu nous dois d'être la prolongation de nous.

    Boucher de génération en génération.

    Mais cela ne m'intéresse pas. Je n'ai pas un esprit de viandard. Quand je vois un canard battre des ailes, je ne me réjouis pas qu'il va nous faire de bons magrets, je vois un canard qui s'étire, qui se fait du bien. Je ne ramène pas toujours tout à moi, à mon tiroir caisse, ma réputation.

     

    Merde pourquoi ils ne peuvent pas piger ça.

     

    Merde pourquoi ils acceptent que Charlotte fasse ce qu'elle veut de sa vie, et pourquoi moi, dès sorti de l'utérus je devais me transformer en bon petit soldat boucher ? Putain je ne suis même pas de leur sang. Il a fait preuve d'intelligence Titouan, en mourant après avoir vu dans quelle famille de tarés il était tombé.

     

    Maxime les connaissait, elle savait dans quel enfer Solène allait m'embarquer. Comment a-t-elle pu me laisser partir avec elle ?

     

    D'accord, seul avec Maxime, la vie aurait pu être dur, mais je n'avais pas besoin de beurre dans les patates de ma purée. Mais merde je n'avais pas besoin d'une chambre de vingt cinq mètre carré, un tiroir posé au sol suffisait. Son lit et ses bras auraient été encore mieux.

     

    Comment a-t-elle pu me planter aussi facilement ? Elle était ma mère ! Elle savait que je n'avais aucune chance de bonheur chez des bouchers.

    J'étais son ange écrit-elle.

    Pourquoi est-elle devenu mon bourreau ?

    Elle m'a laissé partir chez des sans affect, des tueurs, des réducteurs de corps en morceaux entrant dans des casseroles. Ils ne savent que vider la vie de son sang. Rendre mort. Même entre eux, ils sont des monstres de froideur. Pas une fois je n'ai assisté à un geste de tendresse entre maman et papa, mémé et pépé. Bosser : Découper et hacher pour les hommes. Bosser :  Emballer et encaisser pour les femmes. Et laver le sang, lessiver pour rendre blanc, pour faire disparaitre tous traces de sang versés. Mais le sang, il y en aura toujours dans un mort. Parce qu'avant eux, il y avait des êtres en vie dans les corps, des êtres qui comme moi ne demandaient pas grand chose, juste pouvoir vivre en paix. Mais eux la paix ils n'en veulent pas, même pas pour eux. Je n'ai jamais vu mes parents prendre un dimanche pour aller pique-niquer au bord d'un ruisseau, sur le sable d'une plage. Je n'ai jamais vu mon père avec une bière devant un match de foot à la télé. Bosser, amasser du blé. Pourquoi ? Ils sont tous aussi morts que les cochons ouvert en deux et suspendus au crochet. Ils ne s'en rendent même pas compte.

     

    En devenant végétarien j'ai cru qu'ils allaient me foutre la paix, me laisser vivre ma vie. Non je suis devenu la cause de tous leurs soucis. Une baisse de chiffre d'affaire dans le mois, c'était de ma faute. Une livraison en retard : de ma faute. Une panne de frigo : de ma faute. L'être nuisible : MOI. C'est fou le pouvoir destructeur que j'avais à leurs yeux.

     

    Quand j'ai appris pour l'accident, pour Benjamin, Clément, François Xavier, Jean Charles, c'est horrible à dire mais j'ai pensé, qu'à moi, cela n'aurait pas pu arriver et cela m'a filé le bourdon. C'est monstrueux à dire, mais bon, avoir été élever par des monstres déteint toujours un peu. Comment aurai-je pu être d'un accident entre potes ? Je n'avais pas de pote. Un fils du boucher qui ne mange pas de viande, pensez donc !!! J'étais la risée de l'école, la honte de la famille.

     

    Je marchais seul. Je survivais seul.

     

    C'est sûrement pour ça que je me suis tant attaché à Charlotte. Elle est tellement tout ce que je ne suis pas. Elle est un rayon de soleil, je suis la face cachée de la lune. Elle est la joie de vivre, je ne parviens pas à voir la beauté de la vie.

     

    Je ne sais pas vraiment pourquoi je suis allé voir Jean Charles à l’hôpital. Je sais par contre très bien pourquoi j'y suis retourné encore et encore. Parce que j'étais bien avec lui. Nous étions pareil. Et il y avait sa mère.

     

    Jean Charles n'avait pas d'avenir. Il a su dès le début qu'il n'avait aucune chance de mourir, mais par contre, qu'il ne marcherait plus, donc il avait conclu qu'il n'avait plus aucun avenir. La phrase aurait pu me choquer mais elle m'était tellement familière "Mon pauvre enfant, mais tu n'auras aucun avenir si tu t’obstines à ..." à être autre chose qu'un bon petit gosse docile qui dit oui à ses parents et grands-parents. Vivre sans avenir, je connaissais par cœur. C'était mon programme de destinée à en croire tous les membres de ma dite famille.

     

    On a passé des heures à nous demander comment sera notre vie sans avenir. Jean Charles finissait toujours par conclure "on est coincé comme  des rats". Alors un jour je suis allé à l'hosto avec le number one : un vrai rat. Il a éclaté de rire. Et c'est là que notre amitié est née. Et notre famille de rats aussi. Toutes mes pensées vont vers toi Mayonnaise. Tu te souviens de la tête de Marie Nelly quand elle a cru que le pied de Jean Charles bougeait et qu'elle t'a découvert mangeant un mini babybel sous les draps. Elle a été super de discrétion après avoir vider ses poumons en hurlant. Elle est géniale cette femme.

     

    On avait un second point commun, Jean Charles et moi : nos pères. Le mien ne m'a jamais supporté. Au début le grand-père m'a pris sous son aile pour faire de moi un vrai Brahic. L'absence de chaleur paternel ne se ressentait pas. Pépé était là. Après ma révolte, ma décision de ne jamais tuer personne, il m'a abandonné, pour ne pas dire renier. J'aurai fait n'importe quoi, alors, pour que mon père me regard, mais il a continué à n'être pas un  père. Pour lui j'étais du décor, de celui qu'il n'aime pas mais qu'il sait là, pour l'éviter, pour ne pas s'y cogner. Pour mon père je suis un fauteuil, un angle de table, une rampe d'escalier. Un truc dont il ne faut pas oublier l'existence par instinct de protection. Il s'est toujours souvenu de moi mon père, pour mieux savoir m'éviter.

     

    Quand j'ai pris des années, il s'est mis à m'adresser la parole. Changement de stratégie.  Il y a deux méthodes pour ne pas se cogner dans une table : l'éviter ou la sortir de la pièce. Dès mes seize ans, il m'a motivé à sortir de chez lui. Il aurait pu me payer pour faire accélérer le temps. C'est un peu ce qu'il a fait d'ailleurs, en m'offrant un chèque signé pour passer chez But afin de m'acheter le nécessaire vital. Quelques sous de perdus valent mieux qu'un retour pour une lessive, une récupération de blouson.

     

    Jean Charles espérait son père, mais son père ne venait pas à l'hôpital. Il n'est même pas venu le jour où il fut amputé de son premier pied.

     

    On va coupé au dessus du genoux lui avait expliqué le chirurgien. Comme pour un cochon. Je la connaissais par cœur, cette opération. Une scie et on coupe. D'un côté le haut de la cuisse pour le jambon, de l'autre, le pied de cochon.

     

    Monsieur Leleuc ne s'est pas déplacé, ce jour là. C'est terrible mais je n'ai éprouvé aucune révolte, limite je ne comprenais pas l'exigence de Jean Charles. Selon moi, aucun père ne se soucie de son fils. Comme elle est belle mon éducation !

     

    Quand Lou-Evan est entré au urgent pour une fièvre trop forte, j'ai cru que j'allais tourner dingue. J'étais hanté par sa mort proche. C'est totalement con, mais ce que j'ai eu peur. Vraiment la trouille la plus incroyable de ma vie. Charlotte a mille fois mieux assuré que moi, ce jour là.

     

    Aujourd'hui je ne comprends pas comment un père peu être absent le jour où on coupe la jambe de son fils. Aujourd'hui, mais pas à l'époque. A l'époque Jean Charles souffrait de l'absence, du silence, de l'indifférence de son père et moi ... moi j'étais fascinée par sa mère.

     

    Dans la chambre vide, madame Leleuc m'a pris la main, m'a serré dans ses bras. Acte que ma mère, ma grand-mère ne font jamais. Jean Charles a perdu une jambe et moi je me suis senti fils pour la première fois. 

     

    Elle est magnifique Marie Nelly. Pour un enfant, Marie Nelly c'est une poupée extraordinaire. Elle passait dans toutes les chambres, remontait le moral à tout le monde, sauf à son fils. Jean Charles attendait son père et voyait sa mère naviguer d'une chambre à l'autre. Elle diffusait du réconfort à tous quand Jean Charles avait besoin d'exclusivité. Je l'ai compris après, bien après. Étant du nombre des réconfortés, étant tellement heureux de l'intérêt qu'elle m'accordait, j'en oubliai Jean Charles, ses problèmes d'enfant.

     

    Et puis je mélangeais tout. Elle était une mère pour moi, elle agissait en mère avec moi, et ignorant tout de la douceur, de la tendresse d'une mère, je me l'imaginais maitresse, je m'en inventais amoureux. Tout s'éveillait en moi en même temps.

     

    Jean Charles n'est pas comme moi. Quand je veux quelqu'un, je baisse les yeux, j'espère, j'attends. Cela n'aide pas à avoir, j'en conviens. Lui, il affirme haut et fort "vas-t-en". Moi je me ferme, ne sachant plus exprimer ma volonté tant elles ont été refusées, critiquées. Lui il repousse pour ne pas vivre l'humiliation qui suit un désir non satisfait. D'une certaine façon, il a raison, à quoi bon soupirer des "s'il te plait" quand on sait que seuls des "vas te faire foutre" nous serons servis ? Autant proclamer sa non-envie dès le départ. Oui mais parfois, il faut savoir se dire : " Et si on avait tord, et si par miracle notre désir correspondait à son intention ? " Avec ma méthode molle et coincé, je peux obtenir. Avec celle de Jean Charles, même le plus motivé reste en arrière.

     

    Les "je me casse" de ce soir, je dois les traduire en "je te veux encore - ne pars pas vivre là où je ne serai pas". Je le sais, je le connais. Mais je dois oublier. Il me faut partir. C'est devenu obligatoire. Il le sait et c'est pour ça qu'il hurle si haut. Pourquoi alors que je sais les messages entre ses lignes, ai-je fait celui qui ne comprend pas ? Pourquoi en plus a-t-il fallu que je l'insulte ? C'est vraiment moi le con.

     

    Marie Nelly est une poupée, mais encore plus une sauterelle, elle ne sait ni se taire, ni se tenir en place, alors face à un muet et un rejetant, elle traversait le couloir de l'hôpital. Ce n'était pas facile pour elle non plus. Son fils François Xavier venait de mourir, son second allait être amputé, sa dite mauvaise éducation avait conduit Clément à la mort et son mari travaillait. On peut dire ce que l'on veut sur Marie Nelly : trop de bijoux, trop d'imagination, trop de vêtements pour adolescentes,  trop d’inconstance... Oui Marie Nelly est un mélange de trop et de pas assez en taille XXL, mais elle est une sacrée nana. Elle semble girouette. Elle le semble, mais elle ne l'est pas. Elle est une femme d'une forte mentale admirable.

    Marie Nelly m'a fait comprendre que la vie est belle.

    Elle ne le saura jamais mais je ne nage que pour m'offrir une chance d'un tête à tête avec elle. Je ne confonds plus rien, je sais ne pas en être amoureux, je sais que c'est le tout petit enfant en moi qui recherche des caresses, des compliments, des regards réconfortants, des sourires qui me font me sentir quelqu'un de bien.

     

    Je la veux dans la vie de mon fils. Je veux qu'elle lui apporte ce qui m'a tant manqué. Bien sûr Charlotte n'est pas maman, Lou-Evan saura ce que aimer veut dire, mais je veux qu'il sache Marie Nelly sur Terre, je veux qu'il sache sa folie, sa douceur, sa chaleur, son espièglerie.

     

    C'est terrible à dire mais les gestes des mères, je ne les ai découverts qu'avec Marie Nelly. Les compliments, les mains qui enlacent, qui se posent juste pour dire "je suis là pour toi", je les ai su d'elle.

     

    Quand on a appris que le second pied de Jean Charles ne sera pas sauvé, elle et moi, nous avons pleuré ensemble, mais pas pour la même chose. Dans ses bras j'ai versé toutes les larmes de n'avoir jamais été touché par ma mère. C'est probablement pour ça que je n'ai jamais su dire non à Charlotte. Trop de carence. Je sais notre liaison folie, mais il y a en moi un tel puits sans fond qu'il m'en impossible d'être fort. Trop de carence. On entend souvent les femmes dirent qu'elles ont X enfants + 1. Le +1 étant le père. Il semble que pour les femmes, les hommes restent enfants tout le temps que dure leur vie. Je ne ferai pas exception à la règle.

     

    Jean Charles est sorti de l'hôpital et je suis entré dans leur famille. Une vraie famille. Pas des gens additionnés, affairés à réunir un pactole collectif, une famille, un ensemble d'individus qui interagissent, qui se soucient les uns des autres. Jean Charles a un père. Pas celui qu'il voudrait certes, mais il a un père. Pas moi. C'est vrai Mr Leleuc n'est jamais passé voir son fils à l'hôpital mais à domicile, il le regarde dans les yeux, il lui adresse la parole, il le questionne, se souvient des réponses obtenues. Jean Charles a un père. Froid, peu là, mais il a un père, un vrai père.

     

    Chez eux j'ai toujours eu une assiette à table. Mon végétarisme n'a jamais posé problème à Marie Nelly. Elle a acheté des livres de cuisine pour moi, pour pouvoir me nourrir convenablement. C'est même elle qui m'a fait découvrir le seitan. Cette femme est une mère pour moi. Ma mère de coeur. Je la veux comme grand-mère pour mon fils.

     

    Et Jean Charles est mon frère.

    Sauf que pour tous il est devenu mon amant.

     

    Marie Nelly ne m'en a que plus chouchouté. Mr Leleuc m'a fait entrer à la fromagerie de sa laiterie.

     

    Mes parents ne se sont jamais manifestés. Papa n'a jamais mis les pieds dans mon premier appartement. Pas plus il n'est venu dans le second. Le téléphone, il ne l'utilise pas. Si je ne passe pas à la boucherie on ne se voit pas, et si je passe, on ne se voit pas forcément, monsieur n'a pas de temps et de salive à perdre pour un végétarien.

     

    Maman ne s'adresse qu'à Charlotte depuis au moins deux ans. Elle veut la récupérer. Nous sommes en concurrence. Du très grand n'importe quoi qui illustre merveilleusement bien la chosification  que pose maman sur ses enfants.

     

    Depuis qu'elle sait que je n'ignore plus rien sur l'origine de ma naissance, elle n'a pas cherché à me rencontrer une seule fois. Maxime non plus, mais Maxime m'a écrit une lettre, et Maxime est une étrangère. Maman est ma mère. Elle devrait avoir peur de me perdre. Elle devrait me coller, limite m’écœurer. Non elle n'a rien à me dire. Elle veut juste récupérer Charlotte.

     

    Je veux m'en aller d'ici.

    Je veux mettre de la distance avec cette image d'homosexuel que je porte depuis trop longtemps, avec les membres de ma non famille.

    Mais je veux garder les Leleuc.

     

    Si Jean Charles est si en colère, c'est qu'il refuse mon départ. Il ne sait pas le dire, il préfère tout casser à se faire jeter en novembre. Pourquoi ne sait-il pas comme je tiens à lui ?

     

    Oui j'ai besoin de cet ailleurs pour me remettre à voir clair dans ma vie.

     

    Jean Charles, suite à l'accident, s'est remis debout, s'est levé de son fauteuil, s'est remis à marcher avec ses prothèses, mais il ne veut pas avancer dans la vie. Il reste sur sa vision de non avenir. Je sais qu'il va me lâcher, qu'il est inutile de l'inviter à Noël, à son anniversaire ou au mien, voir à celui de Loulou. Jean Charles a fermé une porte entre nous. Il a ce côté extrémiste que je ne lui supporte pas et qui nous sera fatal.

     

    Avancer nous fait additionner des "Dommage".


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  • T - Ton père est vraiment un super mec, Jean Charles. Sérieux, un super mec.

    JC - Si tu le dis.

    T - Sérieux. Non mais tu te rends compte de ce qu'il a fait. Il m'a trouvé un job, et pas n'importe lequel, je ne serai plus opérateur, je serai conducteur de ligne. Attend il est cool. Il a prévenu Stéphane pour qu'il me forme avant que je ne parte. Vraiment ton père est trop trop cool.

    JC - Si tu le dis. Et Charlotte ? Elle en pense quoi de tout ça ?

    T - 650 km. 5h40 de route. Au début elle a hurlé tu penses.

    JC - Il y a un truc que je ne pige pas. Pourquoi maman m'a dit qu'elle allait avoir Loulou deux semaines ?

    T - Tu ne vas pas en revenir. Charlotte, Oksana et Andrée vont partir là-bas histoire de visiter la haute-Marne, découvrir Langres. Et devine qui va leur servir de chauffeur pendant deux semaines ? Et c'est lui qui en a eu l'idée. C'est incroyable.

    JC - Mon père ! Putain il ne part jamais en vacances avec nous mais il va prendre deux semaines de congé, pour son ouvrier préféré. Vraiment super mec. A vomir.

    T - Et bien, tu es de super mauvaise humeur aujourd'hui. Mais non ce n'est pas ton père. Je te raconte. Mardi, vers 20h on sonne. J'ouvre et là je vois Max. Tu imagines Max.

    JC - Connais pas.

    T - Mais bien sûr que si, tu le connais. C'est le boulanger, le père de Maxime. Si tu avais vu comme il était gêné. Mémé a été lui dire que j'étais son petit fils. Tu imagines le choc pour lui. Il y a vingt six ans, il a été à mon enterrement. Il a interrogé Maxime, tu penses bien. Elle le lui a confirmé. Elle est revenue de Paris, là. Si tu savais comme il s'en veut d'avoir cru que sa fille avait tué son petit fils, comme il s'en veut de ne s'être jamais opposé à sa femme. Bref, en résumé il a vécu la moitié de sa vie sans avoir vu sa fille, il ne m'a pas vu grandir. Il veut se racheter aujourd'hui. Il veut que je porte son nom, que Lou-Evan porte son nom, celui de Maxime. Il m'a parlé de tests génétiques, de juge, d'avocat qu'il payera. Le pauvre homme il en pleurait. Il s'en veut d'avoir accusé sa fille sur la simple déclaration de Claude, sa femme. Je lui ai cassé le moral quand je lui ai annoncé ce que je venais d'apprendre, qu'il ne me verrait pas dans les années à venir vu que le 24 novembre je commence à travailler à Langres dans la Haute Marne, à 650 km et 5h40 de route d'ici comme n'oublie jamais de le préciser Charlotte. Il a quitté l'appartement super malheureux, vraiment je te jure. C'est un chic type. Et puis hier Oksana est passée dire à Charlotte, qu'elles deux, Andrée et Max allaient partir en vacances deux semaines découvrir les lieux. Tu sais que Oksana est vendeuse à la boulangerie de Max.

    JC - De Max ! De grand-papa Max. Cela me débecte.

    T - Qu'est-ce que j'ai dit de mal ? On dirait qu'aujourd'hui tu as envie de me foutre ton poing dans la gueule. Qu'est-ce que tu me reproches ? Je te rappelle que c'est toi qui a forcé Maxime a reconnaître qu'elle était ma mère. C'est aussi toi qui a été prévenir Romain Fouques qu'il avait eu un fils. C'est encore toi qui nous a fait nous rencontrer. Alors je t'écoute, qu'est-ce que tu me reproches ? Charlotte me reproche que maman ne lui parle plus, que nous allons partir vivre à 650 km, mais vas y toi, déverse, qu'est-ce que tu me reproches ? Putain c'est toute ma vie qui est chamboulée et ce beaucoup à cause de toi, et c'est toi qui es en colère. Le monde à l'envers ! Alors vas y, je suis coupable de quoi pour toi ? Tu m'en veux pourquoi ? Tu me reproches quoi ?

    JC - Rien, mec, rien. Vaut mieux que je me casse.

    T - Jean Charles merde on est pote depuis des années.

    JC - Non je ne crois pas, mec, non. Trace ta route. Allez je me casse.

    T - Mais on se reverra, tu restes le parrain de Lou-Evan.

    JC - Non mec, non.

    T - Jean Charles.

    JC - Fous moi la paix.

    T - Putain mais t'es con ou quoi ?

    JC - Tu as raison, je suis un con. Il vaut mieux que je me casse. On n'a plus rien à se dire.

     


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  • Les yeux de Mémé !

    Le regard de Mémé quand elle a compris que Titouan était le papa de Loulou ! C'est horrible cette soupe de dégoût, de surprise et de mépris.

    On ne fait rien de mal pourtant.

    Cela m’écœure.

     

    Elle est arrivée ici pour me raconter qu'elle avait vu Oksana avec Georgic. Elle était toute contente Mémé de savoir ma meilleure amie en couple. Il faut dire que toute la Bretagne est au courant qu'elle en avait marre de sa solitude. Alors la savoir en couple, Mémé est contente. Elle a été jusqu'à m'affirmer que le bonheur de Oksana faisait son bonheur, ou quelque chose dans ce goût là. Merde il est gros, il est vieux, il pourrait être son père. Bon ok peut-être qu'il l'aurait eu à quinze ans, mais bon il est vieux. Que Oksana couche avec un vieux, c'est ok cool bonheur. Que j'aime Titouan, berk caca je suis une catin ! C'est juste hyper dégueulasse ce décalage.

     

    Pourquoi Oksana peut coucher avec un vieux et gros ? Pourquoi Mémé trouve ça bien ? Si j'avais dit que Georgic était le père de Loulou, je suis sûre que Mémé l'aurait vu gros et vieux. Tiens même elle m'aurait accusée de m'allier aux Léonards puisqu'il bosse à la boulangerie. En fait pour Mémé il n'y a aucun mec assez bien pour sa petite fille. Je suis sûre que c'est un truc comme ça.

     

    Pourquoi Mémé ne trouve pas tarte que la vendeuse couche avec le pâtissier? Moi je trouve leur couple ridicule. C'est vrai quoi, Oksana n'a jamais regardé Georgic comme une femme regarde un homme. Je veux dire un regard avec du sexe dedans. Enfin pas du sexe porno. Je ne sais pas comment on doit dire. Mais il y a les mecs que l'on regarde comme on regarde les femmes et les enfants, on les voit quoi, on peut les reconnaître, même les trouver beaux, mais on s'en fout. Et il y a les hommes ouah ouah ouah ouah ... que l'on dévore du regard. Là on a un regard pieuvre, un regard à tentacules.  Il y a le regard - la pieuvre à tentacules -  l'homme ventousé ou supergluté. On cherche la peau sous le pull, les muscles dans le mouvement, enfin je ne sais pas, mais c'est comme devant une vitrine de glace, la langue se fait gourmande dans la bouche et les yeux ne lâchent pas la vitrine. Oksana n'a jamais vu une deux boules noix de coco dans Georgic. Il était là sous son nez sur des mois, et elle, et bien elle ne le voyait pas. C'est bien une preuve qu'elle ne l'aime pas. Même que pleins de fois elle m'a dit qu'il était con, que son humour était débile, qu'il chantait dans le fournil des chansons de vieux, totales nulles. Mais ça Mémé ne le sait pas. Elle ne veut pas le savoir. Non elle ne sait pas le nombre de fois où Oksana a listé tous les mecs consommables qu'elle connaissait. Elle ne sait pas qu'elle n'a jamais mis Georgic sur sa liste. Parce que Georgic il était sur la seconde, celle des filles / enfants / vieux / nuls et invisibles.

     

    Oksana couche avec un vieux gras, et Mémé est heureuse pour elle. Pourquoi ? Parce que pour une black, même le pire blanc c'est toujours un bon coup ?

     

    Moi je suis super raide dingue de mon chéri et je dégoûte Mémé. En plus c'est même plus mon frère Titouan. Pourquoi elle ne peut pas être heureuse pour moi ? Elle voulait savoir qui était le père de Lou-Evan, elle l'a su. Elle aurait au moins pu dire " Merci ". Non que dalle. Elle s'est cassée comme une voleuse. A croire que je n'étais plus assez bien pour qu'elle reste dans la même pièce que moi. Cela m’écœure.

     

    Gloire à l'esprit de famille ! Tous, tous unis pour dégommer l'autre. C'est merdique la famille ! Moi je ne traiterais jamais Loulou et Diane comme ça. Je leur dirais toujours qu'ils sont les meilleurs et si un jour ils font un truc nul, comme sécher les cours, voler de l'argent dans le portemonnaie de papa, lancer des cailloux sur les pigeons, et bien je ne les détesterai pas comme les yeux de Mémé m'ont détestés.

     

    Mémé ne comprend rien à rien.

    J'aime mon amoureux. Mon amoureux qui m'aime. Elle juge.

    Je ne veux pas quitter la famille donc elle, donc c'est comme si je lui disais "je t'aime Mémé" et elle ne m'entend pas, elle juge.

    Elle a des yeux qui disent l'horreur de son coeur. C'est dégueulasse et profondément injuste.

     

    Maman n'a plus parlé à Titouan depuis qu'il lui a dit qu'elle n'était pas sa mère. En réaction Maman m'a juste envoyé un texto pour me dire d'aller vivre chez Mémé pour protéger Lou-Evan. Elle a écrit qu'il va finir PD à en fréquenter.

     

    Maman c'est ma mère, et j'aime beaucoup Maman mais parfois elle est trop bleu marine. Je n'aime pas sa haine. Bon c'est pas grave, Titouan et Jean Charles ne sont pas homosexuels mais tout de même, elle ne peut pas parler comme ça, même quand elle est très fâchée. 

     

    Et puis je ne vois pas pourquoi elle est si en colère contre son fils puisque Mémé m'a dit que oui c'est vrai ce qu'écrit Maxime, Titouan n'est pas son fils. Pourquoi Maman ne peut pas dire : ok je suis démasquée, alors j'assume. Elle n'a rien fait de mal Maman, au contraire, elle est vraiment courageuse d'avoir élevé l'enfant d'une autre. Moi je l'admire. Mais je ne peux pas le lui dire car elle m'a écrit qu'elle n'a plus rien à me dire tant que je ne me suis pas installée chez Mémé ou à la maison.

     

    Maman et Titouan sont tout aussi tordus l'un que l'autre.

     

    Titouan ne veut pas voir  la beauté du geste de maman. Il serait peut-être mort Titouan si  Maman ne l'avait pas sauvé de Maxime. Pourquoi il ne comprend pas ça ? Il faudrait les enfermer tous les deux dans la même pièce jusqu'à ce qu'ils se disent qu'ils s'aiment. Parce qu'ils s'aiment, ce n'est pas possible autrement.

     

    Je veux restée à Saint-Méen-le-Grand entre Titouan, Lou-Evan, Maman, Papa, Mémé et Oksana. Ma vie est là. Je les veux tous autour de moi. Pourquoi n'est-ce pas possible ? Ils se déchirent alors qu'il n'y a pas de raison autre que l'orgueil de con. Oui je dis : orgueil de con. La vie est super belle. Maman a adopté Titouan puis elle m'a faite. Comme ça on a pu s'aimer dès mon premier jour. Si Titouan était resté à Vitré avec sa mère Maxime, peut-être que j'aurai du vivre trente ou quarante ans pour le rencontrer. Peut-être qu'il aurait fallu que l'on divorce tous les deux. Parce que peut-être que l'on se serait marié avec un bof pour pas être seul. Peut-être que j'aurai vécu la vie glauque de Oksana si Maman n'avait pas adopté l'amour de ma vie. Alors moi je veux offrir une médaille à maman, parce que sans elle Diane et Lou-Evan, et bien je ne les aurais pas fait, parce que après mon divorce d'avec Bof, et bien j'aurai été au bord de la ménopause et que d'avoir un enfant alors, c'est beaucoup moins facile. Maman n'a pas que sauvé la vie de Titouan, elle a aussi sauvé la mienne.

     

    C'est tout cela que je voulais dire à Mémé. Mais Mémé ne m'a pas laissé le temps de le faire. Mémé est comme Titouan elle manque de flexibilité dans ses pensées de coeur.

     

    Quand Mémé est arrivée, j'ai cru qu'elle venait me chercher, qu'elle obéissait à Maman, mais non, elle venait me raconter qu'elle avait vu "quelque chose de charmant". Pourquoi Oksana dans les bras de Georgic c'est charmant alors que moi dans ceux de Titouan c'est choquant ?

     

    Nous, on est de la même génération. Titouan a le ventre tout plat. Et même pas poilus. Georgic torse nu, c'est pas beau à voir. Et je ne suis pas la seule à le penser, parce que quand dans la pièce de théâtre d'il y a deux ans, il a enlevé sa chemise sur scène, le public a explosé de rire. A toutes les représentations, même temps d'arrêt obligatoire à cause des rires. Non il n'est pas beau, ça c'est sur, il n'est pas beau. Bon d'accord, il se déshabillait après Etienne qui est un apollon, et il avait un slip Kangourou trop grand et des portes chaussettes, mais c'est pas le slip, un peu ok, c'est le bid, les poils. Il est courtaud. Oksana à l'époque était comme moi, elle disait berk. Qu'elle ne me dise pas aujourd'hui qu'elle est amoureuse.

     

    Il est gentil. Elle dit " il est gentil ". C'est bien, d'accord, très bien, mais les gentils sont les copains ou les chiens, pas les amants. Les amants se sont les mecs que l'on regarde de loin et alors c'est plus fort que nous, on est en admiration. Même quand ils ne font rien ou un truc nul, les amants ils savent faire surgir du coeur des filles des "ouah" des "j'adore ce mec " des " j'en mangerais " même quand ils tournent le dos. Et là oui, les mecs peuvent être gros, gras, poilus, chauve, barbus, petit, rouge, vert, violet, quand il y a le "ouah" dans le coeur des filles, le mec peut même avoir tuer père et mère. Mais il n'y a pas de ouah en Oksana, il y a juste beaucoup de peine et de peur. Elle en crève de la solitude alors elle couche avec tous les mecs qui la veulent. C'est triste son histoire. Moi je ne suis pas heureuse comme Mémé l'est, moi je suis triste pour Oksana. Georgic c'est un tas de miettes détrempées par la pluie qu'une affamée a trouvé au sol. Oksana est un squelette à quatre pattes dans la boue à manger des miettes que même les pigeons ne veulent pas. Moi je suis dans un palace à me nourrir de caviar dans une petite cuillère en or. Je suis l'amie d'Oksana et je suis triste qu'elle ne continue pas sa route seule, qu'elle choisisse le square aux pigeons repus, moi je la voudrais comme moi, sur un lit de velours face à son prince charmant. Comment peut-elle être si désespérée alors qu'elle est encore jeune ? Si Elle reste avec Georgic elle ne rencontrera pas l'amour de sa vie qui l'attend quelque part, plus loin.

     

    Mémé est partie en disant "tu me déçois beaucoup ma petite fille, beaucoup".

     

    D'abord son regard énorme, atroce et puis son départ précipité avec cette méchante phrase, c'est trop dure. Trop dur. Trop dur surtout après la lumière de ses yeux pour le bonheur d'Oksana.

     

    Après tout Titouan a peut-être raison, autant s'en aller.


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  • Il faut que je cesse de lire et de relire cette lettre, je n'y apprendrai rien que je ne sache déjà.

     

    Ma fille n'a aucune valeur morale. Maxime est d'une faiblesse complète. Loïc et Yves sont d'absolus imbéciles. A ceux-là s'ajoutent mes petits enfants qui ne valent pas mieux que la mère qui les a élevés. Ma famille n'est qu'une addition de monstrueux personnages. Comment Elie et moi avons pu engendrer de pareils miséreux ?

     

    Mon seul soulagement est que mon pauvre bonhomme n'en sache rien.

     

    Depuis sa mort je passe mes jours à lui parler, à vouloir croire que la vie existe encore après la Mort. Mais aujourd'hui je pourrai aller faire brûler un cierge, aller prier à genoux à l'église tant je veux que Dieu ferme toutes les voies de communication. Si mon pauvre Elie venait à apprendre ce que sa fille a fait, il en mourrait une seconde fois.

     

    Dire que j'ai emprunté la lettre de Maxime à Charlotte, avec l'idée d'aller la glisser sous le nez de ce bourricot de Yves. Mais pourquoi ? Il savait très bien que Solène et son frère Loïc étaient amants quand il a été assez sot pour la demander en mariage. Mais pourquoi l'avoir voulue pour femme ? De lire qu'elle avait Loïc pour amant ne changera rien à l'image que Yves a de ma fille. On n'apprend pas ce que l'on sait déjà. A la limite il va s'irriter que je sois de la confiance, que sa fille l'ait découvert idiot. D'ailleurs est-ce sa fille ? Aucune bague passée à un doigt ne purifie une cervelle, pour ne pas dire un cul. Yves était plus cornu qu'un bouc avant le mariage, pourquoi Solène se serait-elle transformée en épouse fidèle ? En un autre temps je creuserai sur les origines de Charlotte. En un autre temps. Aujourd'hui il y a plus urgent.

     

    Yves n'a jamais supporté Titouan. Assurément, il a toujours su qu'il n'en était pas le père. Moi aussi d'ailleurs je l'ai toujours su. Enfin je l'ai soupçonné voilà des années. Il a un physique tellement au antipode des Bravic et des Truiten. Il ne tenait pas de mes parents non plus.

     

    Titouan.

    Il mériterait que j'aille fleurir sa tombe. Pauvre enfant, il est né, il est mort sans rien vivre et tout le monde l'a oublié. Combien de fois en allant voir mon pauvre Elie, me suis-je dit que Claude et Maxime n'avaient pas mérité ce pauvre bébé qui pourrissait dans l'indifférence de tous. Mille fois j'ai pensé à lui pour cracher sur Claude. Et c'est moi sa grande-mère, pas elle, moi.

     

    Il faudrait lui faire une plaque à ce pauvre enfant.

     

    Naître avec pour seul cadeau

    le souffle de vie qui mène à la mort.

     

    Nul.

     

    Naître pour mourir,

    en moi ton souvenir.

     

    Ridicule.

    Si je m'en souvenais, j'aurai vu l'échange.

     

    Comment est-ce possible que je ne me sois rendue compte de rien ? Je le voyais tous les jours. D'accord, je travaillai beaucoup, d'accord il est né en hiver, son corps était donc bien couvert, toujours. Mais tout de même. Et toi Elie pourquoi toi qui savais toujours tout, qui sentais tout, voyais tout, n'as tu rien compris ? Comment n'a t-on rien trouvé d'étrange dans le comportement de Solène ? Maxime écrit qu'elle hurlait en arrivant à Vitré. Solène a donc été bouleversée par la mort de son fils. Sa souffrance n'a pas pu s'éteindre avec la présence de Rodolphe.

     

    Bouleversée ou contrariée ?

    Si perdre son fils l'avait atteinte, sur des jours elle nous aurait offert une tête affreuse, des yeux rougis. Elle aurait boudée au moment des repas, n'aurait su rien avaler. Mais si elle n'était que furieuse qu'en mourant son fils ait contrarié ses plans d'avenir, l'échange l'a calmée sur le champ. C'est vrai, si je perds mon porte monnaie avec cinquante euros dedans, je suis contrariée, voire furieuse. Mais si sur le chemin de la supérette je trouve un billet de cent euros, la consolation est instantanée.

    Solène est un iceberg. Elle ne saura jamais ce qu'aimer veut dire. Mais qu'a-t-elle appris de la vie ? Comment est-ce possible qu'elle fut si hermétique à mon éducation ?

     

    Yves épouse la maitresse de son frère par orgueil ou vengeance. Solène épouse un nigaud parce qu'elle est enceinte d'un idiot qui ne veut pas payer une seconde interruption de grossesse. Yves & Solène vous êtes mariés pour le pire car le meilleur vous êtes incapables de vous y intéresser.

    Génération I d'idiots.

     

    Titouan tu es un paresseux incapable de draguer une fille, tu te rabats sur ta soeur. Charlotte tu es aussi sexuellement détraquée que ta mère, tu n'y vois aucun empêchement.

    Génération II d'idiots.

     

    Et voilà que la génération III pointe son nez. Il faut sauver cet enfant. Mais comment ?

     

    Je suis sûre que la lettre de Maxime peut m'aider, mais comment l'utiliser ? A qui la montrer ?

    Charlotte m'a dit que Titouan avait rencontré Fouques, que celui-ci avait reconnu la ressemblance mais qu'il ne comptait rien changer à sa vie.

    Menacer Maxime de publier sa lettre si ... Si quoi ? Que pourrait-elle faire pour aider Lou-Evan à sortir de la malédiction des idiots ?

     

    Mais bien sûr.... Mais oui bien sûr...

     

    Ah Solène voulait que je me rapproche de lui pour faire fuir Maxime, et bien je vais l'inviter à déjeuner dimanche. Et en dessert ou à apéritif je lui servirais la lettre de sa fille. Après tout Max est le grand-père de Titouan, il a droit de le savoir en vie.

     Bonne idée. Très bonne idée.


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  • C - Alors tu penses quoi de la lettre de Maxime.

    A - Ma petite fille, si tu ne me laisses pas le temps de la lire, je ne pourrai pas te répondre.

     

     

    A - Au moins Solène et Maxime sont d'accord sur le fait que Titouan est Rodolphe. Comment a-t-elle pu me cacher une chose aussi grave tant d'années ? Ta mère me déçoit beaucoup, ma petite fille. Il faut qu'elle le dise à Yves. Je suis bien contente que ton grand-père ne soit plus là pour voir ça. Mon pauvre Elie, il en aurait fait un infarctus.

    C - Oui mais pourquoi c'est écrit que maman a volé Titouan alors que ce n'est pas vrai ? Pourquoi elle ment cette femme ? Maman a raison mémé, elle est folle cette Maxime.

    A - Et toi tu répètes tout ce que te dit ta mère. Tu n'étais pas là ce jour là. Je vais te dire ce qu'il faut retenir de toute cette histoire. Les garçons ont été échangés et aujourd'hui cet échange ne convient plus à Maxime. La vérité, je pense que nous ne la saurons jamais. Elles doivent mentir un peu toutes les deux. Il n'y a pas de doute, néanmoins que la version de Maxime est la moins trafiquée. Solène a toujours utilisé Maxime. Si tu savais le nombre de livres que Maxime a lu pour lui faire ses fiches de lecture ensuite. Maxime n'a jamais su dire non à Solène et Solène l'a toujours utilisée. Regarde ce qu'elle écrit : elle n'a pas réagi. Une véritable sotte, je te le dis. Ma petite fille ce n'est pas parce que ta mère est ma fille que je lui donnerai le Bon Dieu sans confession. Ta mère n'a rien d'une innocente et face à elle, Maxime n'a jamais été autre chose qu'une véritable sotte. Tout cela est le passé, cela ne servira en rien de le remuer, ce qui est fait est fait. Il faut voir Titouan comme un enfant adopté et qui a la chance de pouvoir connaître ses parents biologiques. Il reste ton frère, mon petit fils, le fils de Solène et Yves. Rien ne change.

    C - Mémé tout change au contraire, il va partir.

    A - Il veut aller où ? Au Québec ? Cela fait vingt ans qu'il parle de partir vivre au Québec. Quand il aura mon âge, il n'y aura même pas passé une semaine de vacances. Il n'ira nul part. Sa vie est ici.

    C - Mais non mémé, il va partir. Monsieur Leleuc  va l'aider.

    A - L'aider à quoi ? En acceptant sa démission. Charlotte réfléchit, il vivra comment si il démissionne ? Titouan est bien comme sa mère, il crie, menace mais derrière il ne met rien en place pour le changement. Elle, elle a l'art de faire les autres tout lui apporter sur un plateau. Il n'a pas hérité ça d'elle. Il est perturbé aujourd'hui mais il va s'habituer au fait qu'il ait été élevé dans une autre famille que la sienne. Dans trois mois tout sera revenu à la normal. Non moi ce qui me fait le plus peur, c'est la réaction de ton père. Il faut le lui dire. Et je t'avoue que je  préfèrerai ne pas être là ce jour là.

    C - Il va partir je te dis. Il va être muté dans le groupe Entremont. Monsieur Leleuc s'en occupe.

    A - Et bien qu'il part. Voir que l'herbe n'est pas plus verte ailleurs ne peut pas lui faire de mal.

    C - Mais moi je ne veux pas partir. Ma famille est ici, mes amis, Oksana, la compagnie de théâtre, je ne veux pas aller à 500 ou  1000 km. Je veux continuer à vivre ici.

    A - Mais ma petite fille pourquoi voudrais-tu partir ? Titouan va partir, tu vas garder l'appartement, le mettre à ton nom. Il n'y a aucune raison que le propriétaire s'y oppose. Et tiens, songe comme ta mère sera ravie. Depuis le temps qu'elle veut que tu te sépares de ton frère. A moins que tu te décides d'emménager avec le père de Lou-Evan. Ce serait peut-être  une option à envisager. Tu comptes te décider à nous dire qui est son père ou Lou-Evan va-t-il devoir attendre ses 26 ans pour connaître l'histoire de sa naissance, comme Titouan ?

    C - C'est compliqué mémé.

    A - Charlotte tu me lasses avec tes "c'est compliqué mémé". Une opération à coeur ouvert, je veux bien que ce soit compliqué, mais articuler le nom de celui avec qui on fait l'amour n'a rien de compliqué. Cela peut choquer des personnes coincées, à la limite faire couler une ou deux larmes, mais cela n'a rien de compliqué, ma petite fille. Grandir c'est apprendre à assumer ce que l'on fait. Tu es mère maintenant. Il est plus que temps de murir Charlotte.

    C - Mais pourquoi Titouan est en colère contre maman ? Maxime c'est comme une mère porteuse. Il y a pleins d'enfants qui naissent d'une mère porteuse. Je ne vois pas où est le mal. Maman était malheureuse d'avoir perdu son bébé, Maxime ne voulait pas du sien, elle l'a donné à maman. C'est mieux pour lui que la DASS ou être congelé. Mémé il y a des mères qui cachent leurs bébés dans leur congélateur parce qu'elles n'en veulent pas, tu sais.

    A - Mais moi aussi je suis en colère contre ta mère. Elle nous a tous menti. Et tu crois que ton père va être heureux d'apprendre qu'il a élevé l'enfant d'un autre ? Les enfants ne sont pas échangeables. Toi qui veux une fille, si ton second enfant est un garçon, tu vas faire toutes les chambres de la maternité pour savoir quelle mère le veut en échange de sa fille ?

    C - Ben non, je ferais un troisième enfant. De toute façon je sais bien que je n'aurai pas ma fille Diane.

    A - Pourquoi ? Ton amant ne veut pas ? Serait-il intelligent ? Les maitresses servent à la distraction, les enfants on les fait au sein du couple. Il a déjà des enfants avec sa femme, je suppose ?

    C - Mémé tu ne comprends rien.  Il va partir. Je ne le reverrais plus, il va partir.

    A - Mon Dieu, dites moi que je me trompe. Charlotte, non pas lui, n'importe qui mais pas lui.

    C - Il m'aime mémé.

    A - Alors si il t'aime qu'il quitte ton frère. Ta mère a raison, son accident ne lui a pas fait perdre que ses jambes. Il t'aime et il est l'amant de ton frère. A mon époque on aimait les filles ou les garçons mais pas les deux à la fois. Et comment Titouan peut accepter que son amant ait fait un fils à sa soeur, qu'il héberge en plus ?  Ah c'est bien le fils de Maxime, un vrai sot celui-là ! Et moi qui pensait que ta mère avait agit avec folie mais alors là vous la dépassez tous les deux. Comment peux-tu crois que le fils Leleuc t'aime alors qu'il s'affiche avec un homme, et ton propre frère ? Vous vous organisez comment ? Le lundi il fait la fille et le mardi il retrouve sa virilité ? Que ce détraqué parte avec Titouan le plus loin possible. Charlotte comment peux tu être aussi stupide. Ce n'est surement pas ta mère qui t'a appris à te faire manipuler par les hommes. Si tu ne ressemblais pas autant à ton père, je me demanderai à quelle famille elle t'a volée. Je vais te dire ma petite fille, il est temps que le bon Dieu vienne me chercher parce que vous devenez tous fou dans cette famille.

    C - Mémé c'est pas ça. Jean Charles n'est pas mon amant. Ce n'est même pas celui de Titouan. Jean Charles ne va pas partir, c'est Titouan.

    A - Ne me dis pas ...

    C - Mémé, je l'aime et il m'aime. Oui le papa de Lou-Evan c'est Titouan. C'est pour ça que je vais devoir partir avec lui si il part. Mémé dit lui de rester. Aide moi mémé, s'il te plait aide moi.

     


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  • Pourquoi Jean Charles ne répond pas ? Où est-il ?

     

    Mais pourquoi je lui ai obéi putain ? C'est l'enfer.

     

    Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Elle a raison c'est Jean Charles qui m'a dit de l'accuser, de prétendre que je sortais de chez les flics. Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Charlotte a peut-être raison, je devrais peut-être me méfier de lui, des Leleuc. Trois fois déjà que Marie Nelly a téléphoné pour avoir Lou-Evan. Qu'est-ce qu'elle cherche ?

     

    Mais où est Jean Charles ? C'est pourtant là que nous devions nous retrouver. Je vais devenir fou. Putain qu'est-ce qu'il fout ?

     

    Pourquoi maman me dirait qu'elle a accouché de moi si c'était faux ? Mais cette Maxime, comment pouvait-elle savoir pour mes espèces de verrues. Les trois en ligne droite. Qui lui a raconté ça ? Marie Nelly qui m'a vu en slip de bain quand je vais dans sa piscine ? Jean Charles ne les avait jamais remarquées. Est-ce que c'est possible que vraiment cette femme soit ma mère ?

     

    Un papier officiel ! Mais pourquoi j'ai répété que ce Jean Charles a imaginé, bordel ?

     

    Putain mais il est où ? Pourquoi il ne répond pas quand je l'appelle ? Qu'est-ce qu'il fout ? Il est où ? Pourquoi il ne décroche pas ? Pourquoi je tombe toujours sur son répondeur ? Merde Charlotte, tu ne pouvais pas le laisser rester à l'appart dix minutes.

     

    J'ai mal à la tête. Elle va exploser.

     

    Comment peut-il faire confiance à une femme qu'il ne connait même pas. Il débarque avec sa mère après que son père soit passé me sortir de mon travail. Mr Leleuc m'annonce que ma mère ne l'est pas, que mon père n'est pas plus mon père. Mais pourquoi tout le monde fait confiance à une femme qu'ils n'ont pas vu depuis des années ?

     

    Ensuite arrive la lettre qui raconte ma naissance, l'échange des bébés. Mais pourquoi Jean Charles ne doute pas ? Il débarque chez moi, me dit d'enlever mon pull, de lever le bras et le voilà à m'examiner. 1.2.3.4.5.6.7 Et il conclue que c'est le Graal, le Graal, que j'ai touché le jackpot. Après il veut que je lise la lettre. Il est là qui tourne en rond derrière moi, en faisait faire l'avion à Loulou en lui répétant, "c'est le Graal mon petit pote, le Graal". 

     

    Charlotte était dans son bain. J'aurai voulu au moins lui parler avant, mais non, j'ai obéi comme un con à Jean Charles, j'ai filé illico chez maman pour la menacer.

     

    Et elle ! Comment peut-elle  me croire ivre alors que je suis en train de lutter pour ne pas chialer.

     

    Je ne sais même pas qui est ce Romain Fouques peintre de père en fils. Et comment cette Maxime peut écrire que mémé trouve que je ressemble à Romain mon père ? Comment mémé peut ... Pourquoi on ne m'a jamais dit que papa n'était pas mon père ? Et puisque mémé sait que je ne suis pas l'enfant des parents, pourquoi me le cacher ? Ils sont combien à savoir la vérité sur ma naissance ?

     

    Putain Jean Charles où es-tu ? 17h02. Tu as écrit moins dix sur ton sms.

     

    J'ai l'impression que ma tête va exploser.

     

    Où est la lettre de Maxime ? Est-ce que Charlotte l'a lue ou est-ce que Jean Charles est parti avec, quand elle lui a demandé de sortir ? Je devrais téléphoner à Charlotte mais alors la ligne va être occupée et si Jean Charles cherche à me joindre, je ne le saurai pas.

     

    Mais pourquoi m'a t-il envoyé un sms pour me dire de le rejoindre à l'entrée du stade, si il n'y est pas ? Mais qu'est-ce qu'il fout ? Qu'est-ce qu'il fout bordel ?

     

    Je n'aurai jamais du l'écouter. Je n'aurai jamais du aller voir maman. Elle doit être dans une colère noire maintenant.

     

    Elle en a de la chance cette Maxime d'avoir une amie qui lui prête un appartement sur Paris, moi j'ai nul part où me réfugier. Au boulot ils ont tous cru que j'avais trompé Jean Charles, que son père m'avait sorti de l'atelier pour m’engueuler. Trois jours que je me tape des "Beau-papa t'a donné la fessé ? " Et cette conne de secrétaire qui passe me dire qu'elle a bien fait une demande de mutation interne. Maintenant tout le monde me prend pour un PD qui baise avec n'importe qui au point d'avoir irriter beau-papa. En même temps je me fous de ces cons. Je suis bien content de partir bientôt. N'importe où du moment que ce n'est plus ici avec ces cons.

     

    Et si Charlotte refusait de me suivre ?

     

    Maintenant que maman est dans une colère noire, elle peut tout faire pour récupérer Charlotte. Si elle est vraiment capable d'abandonner son bébé et d'en voler un autre, elle peut tout aussi bien prendre Lou-Evan pour que Charlotte retourne vivre sur la boucherie.

     

    Où est la lettre ? Charlotte est sortie du bain, a vu Jean Charles et l'a mis à la porte. Mais la lettre, elle est où la lettre ? Restée sur le canapé ? Dans la poche de Jean Charles ? Il faudrait qu'elle l'ait lue avant l'arrivée de maman. Et si elle la donnait à maman ?

     

    Merde, 17h10. Vingt minutes de retard. Il n'est jamais en retard. 

     

    J'en ai marre, marre. Il me prend pour un con, merde. Je lui fais un sms et je rentre. Je ne veux pas que maman rencontre Charlotte. Et si Charlotte ne croyait pas en la lettre, parce que bon, elle n'a pas cru Mr Leleuc quand à l'appart il nous a dit que nous allons pouvoir nous marier puisque non consanguin. D'ailleurs je ne la comprends pas. Pourquoi n'a-t-elle pas sauté de joie ? C'est pourtant ce qu'elle attend depuis ses quatorze ans.

     

    Elle dit toujours qu'elle veut vivre vite car elle sait que je la quitterai. Et si c'était le contraire ? Si elle savait qu'elle me quittera ?

     

    Ma tête, ma tête. J'ai mal aux yeux. Oh putain, il faudrait peut-être qu'un jour je me décide à faire ce scanner que la médecine du travail veut que je passe depuis deux ans. J'ai peut-être vraiment quelque chose de grave.

     

    Mais putain qu'est-ce qu'il fout ?

     

    Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Il n'y a rien de plus con que d'agir sans réfléchir. Pourquoi suis-je allé voir maman ? C'est mémé que j'aurai du rencontrer. Elle m'aurait répondu si je l'avais interrogée sur ce Romain à qui je ressemble.

     

    Bon je lui fais un sms et je me casse.

     

    Purée il a du bol.

    Enfin voilà sa voiture. Mais pourquoi il va se garer là-bas ? N'importe quoi. Il ne me reste plus qu'à marcher. Quel con.

     

    Mais putain il se fout de ma gueule. Il m'a vu et il part dans l'autre sens. Il ne veut pas non plus que je lui cours après ?

     

    C'est quoi ce camion violet immonde qui arrive et auquel il fait des gestes  ?

     

    Fouques père & fils

    Carrelages . Décors . Peintures

    Saint Méen le Grand

    02.99.09.61.58

     

    Putain oh non, ce n'est pas ce que je crois. Oh putain, un mec descend du camion et va voir Jean Charles. Merde les voilà qui viennent vers moi. Oh non non non. Je ne veux pas que ce soit mon père. Non. C'est Yves mon père. Il me ressemble. Oh non, il me ressemble. Oh putain !

     

    Maman m'a volé. Comment maman a pu me voler ? Et pourquoi papa a laissé faire ? Et mémé, pourquoi mémé n'a rien dit ?

     

    Il me ressemble.

    Il me ressemble tellement.


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  • Sa mère c'est Maxime ! Maxime !

    Mais il est devenu fou ou quoi ? Il est devenu complètement malade.

     

    Elle n'en voulait pas de son fils. Elle est sa mère ! Quel toupet !  Quand fut-elle sa mère ? Elle me l'a donné. Pas une fois en vingt six ans elle n'a cherché à avoir des nouvelles de lui. Pas une fois elle ne lui a fait un cadeau, écrit une carte. Est-ce qu'elle est venu le voir ? Est-ce qu'elle m'a demandé une photo de lui, une seule fois en vingt six ans ? NON. Elle n'en voulait pas, elle me l'a donné.

     

    Il a été un bébé épouvantable. Il vomissait tout ce que je lui donnais, il refusait de dormir, il détestait l'eau, impossible de lui donner un bain. Elle était où Maxime quand je faisais les cents pas pour le faire se taire, quand j'étais à quatre pattes pour nettoyer la purée qu'il avait envoyer sur les murs ? Elle était où ? Est-ce que c'est elle qui supportait ses vomis, ses hurlements  ?

     

    Il a été épouvantable bébé mais ensuite il ne s'est pas arrangé. Soit il se cachait sous les tables et va le trouver, comme si je n'avais que ça à faire moi, de le chercher partout. Soit il me défiait du regard avec ses petits yeux pleins de haine. Et cette manie qu'il avait de se protéger le visage quand j'approchais comme si je passais mon temps à le battre. Ah il en a mérité des coups. Pas une fois je n'ai levé la main sur lui. Pas une fois. Et ce n'est pas Yves qui m'a aidé à le redresser. Quel lâche celui-là. "Il faut que jeunesse se passe". Je t'en passerai moi de la jeunesse.

     

    Et plus grand encore, ce fut ses crises de larmes parce que les animaux de papa n'étaient que des bébés que l'on n'avait pas le droit de manger. Est-ce qu'elle sait l'enfer que c'est que d'avoir sous son toit un végétarien ? Et le jour où il avait écrit à la bombe sur la vitrine de la boucherie que Hitler avait moins tuer de juifs que les mangeurs de la viande, d'animaux. Ce gosse ne nous a posé que des problèmes. Là Yves a réagi. Enfin réagit ! Il ne lui a plus adressé la parole, il lui a fermé sa table. Combien de paquets de gâteaux, de chips a-t-il volé alors pour les manger dans sa chambre ? Tu parles d'une punition !

     

    Maxime est sa mère ! Ingrat. Ce gosse n'est qu'un ingrat.

     

    Et la pétale qu'il est devenu. Est-ce elle qui subit le regard des gens ? Madame Morineau on la plaint parce qu'elle a un enfant autiste. Oh ce ne doit pas être facile tous les jours ma pauvre Dame. Mais moi j'ai un enfant déviant, pas autiste, déviant. Est-ce qu'elle a une seconde de sa vie enduré ce que j'ai enduré ? Jamais. Elle est sa mère ! Elle n'a jamais rien fait pour lui.

     

    Si elle était sa mère, elle m'aurait barré la porte pour que je ne le sorte pas de l'appartement de Vitré, elle m'aurait couru après pour me le reprendre, elle serait venue faire un scandale devant la boucherie, elle aurait débarqué à la gendarmerie pour qu'ils l'aident à récupérer Rodolphe.

     

    Mais non, elle a dit à sa mère d'enterrer bien vite Titouan pour se débarrasser de toutes les preuves de l'échange. Elle a profité de n'avoir aucune responsabilité pour s'amuser. Elle a pris tout son temps pour se trouver un mari parfait.

     

    Elle est sa mère. Et moi je suis le pape ?

     

    Comment Titouan peut gober un mensonge pareil ?

    Elle lui a promis quoi ?

     

    Et ce Romain c'est qui celui-là ? Personne n'a jamais regardé Maxime, elle était aussi moche  que Claudine. De toutes façons même si un garçon avait voulu d'elle, elle était si empotée qu'elle l'aurait fait fuir. Je me demande bien qui est ce Romain. Il n'y avait aucun Romain dans notre entourage. 

     

    Mais pour qui il se prend ! Voilà qu'il me donne des leçons. J'ai cinq jours. Cinq ou mille, il n'aura rien de moi. Non mais pour qui il se prend ce morveux.

     

    Et il a été chez les flics. Pourriture !

    Il se croit le plus fort. L'imbécile.

     

    Ah il veut faire un scandale, et bien il va l'avoir son scandale, mais cela ne va pas tourner en sa faveur. Je commence vraiment à en avoir marre de ses folies. Il se croit le plus fort. L'imbécile. Et en plus il débarque au moment où je veux un prêt pour avoir le local de la librairie.

     

    Mais bien sûr, c'est ça. Maxime a entendu dire que je voulais racheter les murs. Elle utilise ce gosse pour me barrer la route. C'est bien tout elle, ça.

     

    "La suprématie de Solène c'est fini" : Pauvre imbécile. Tu n'es pas de taille à m'affronter Titouan. Tu vas voir ce qui va te tomber sur le coin du nez, espèce de malade mental. Et ce n'est pas Maxime qui te protègera, elle n'a jamais rien fait pour toi, elle n'a jamais fait que penser à elle. Une miséreuse celle là.

     

    Avant toute chose, on va installer Charlotte et Lou-Evan chez maman.

     

    Ah il veut la guerre ce petit con, et bien il va l'avoir.

    Et on va voir si ensuite, Maxime voudra encore de ce morveux comme fils.

     

    Sale petit con, si tu crois que tu peux détruire toute une famille sans en laisser des plumes, imbécile.

     

    D'abord récupérer Charlotte et mon petit-fils, puis trouver un bon scénario.

     

    Pauvre imbécile. On ne me menace pas impunément. J'en ai ma claque de toi Titouan. Papa me l'avait bien dit : ce petit finira mal. Mon pauvre papa avait vu juste, comme toujours.


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