• Pillage des océans. (1)

    La pêche représente notre dernière

    activité de prélèvement d'une

    ressource sauvage à grande échelle. On

    pêche entre 80 et 100 millions de

    tonnes de poissons dans le monde

    chaque année. Un calcul du nombre

    de poissons que représente ce tonnage

    mondial (en faisant l'hypothèse

    qu'un poisson moyen pêché fait 200g)

    conduit à estimer qu'il y a environ

    500 milliards d'individus marins

    qui  sont tués par la pêche chaque

    année. Ces poissons meurent le plus

    souvent d'asphyxie sur le pont d'un

    bateau, dans un filet ou encore au bout

    d'une ligne. Dans les filets, les poissons

    meurent étouffés, écrasés. Lorsqu'on

    les remonte des profondeurs,

    les frottements des filets mettent

    leurs flancs à vif, la décompression

    fait gonfler et parfois exploser leur

    vessie natatoire, ce qui pousse les

    yeux hors des orbites ou l’œsophage

    et l'estomac par la bouche. S'ils ont

    été rapidement ramenés sur le bateau

    sans avoir eu le temps de mourir,

    alors il seront éviscérés vivant pour

    être congelés, la plupart du temps.  La

    différence notable avec la chasse est

    que la pêche est aveugle et prélève

    souvent des espèces qui ne sont pas

    ciblées, ni commercialisables. En

    effet, lorsqu'un pêcheur jette sa ligne

    à l'eau, il ne sait pas, malgré toute

    son expérience, si c'est un congre, un

    merlu ou bien encore un requin qui va

    mordre à l'hameçon. Même s'il cible

    une espèce précise avec son engin

    de pêche, ses méthodes de capture

    ne sont jamais vraiment sélectives. Il

    en va ainsi des palangres de plusieurs

    dizaines  ou centaines de kilomètres

    de long avec des million d'hameçons

    qui attraperont les poissons, raies,

    requins, tortues attirés par les appâts. Il

    en va de même pour les chaluts, filets

    raclant le fond des océans, qui pour

    ramener des lottes et des merlus

    capturent en même temps une grande

    diversité d'animaux et de végétaux

    qui se trouvent au fond des océans,

    des coraux, des mollusques, des

    algues, des annélides, des polychètes,

    des bivalves, des tortues marines, des

    méduses, des oligochètes, des crabes,

    des poissons... Tous ces animaux

    morts sont alors rejetés par-dessus

    bord et vont aller sédimenter sur le

    fond des océans sans contribuer

    réellement au fonctionnement de

    l'écosystème. Les estimations des Nations

    unies font état de 10 à 35 millions de

    tonnes d'animaux  rejetés. Ce

    phénomène des prises accessoires est

    amplifié par le fait que l'homme ne

    consomme qu'un nombre très limité

    d'espèces de poissons. En ce qui

    concerne les pêcheries pélagiques,

    on estime que 186 espèces sont

    capturées mais que 7 d'entre elles

    représentent la moitié des prises

    mondiales. En mer du Nord,

    les rejets étaient, jusqu'à une période

    récente, énormes : 576 000 tonnes

    de poissons étaient annuellement

    rejetées par les pêcheurs,  ce qui

    représentait environ 3% de la biomasse

    totale de l'ichthyofaune et 22%  des

    quantités de poissons débarquées. A

    tous ces poisson  rejetés,  il faut

    encore ajouter 150 000 tonnes d'invertébrés

    benthiques, et 63 000 tonnes de déchets de

    captures éviscérées à bord des navires.

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 28 Octobre 2018 à 12:50

    Une terre sans humains.... quel bonheur pour la nature !

      • Dimanche 28 Octobre 2018 à 13:29

        On peut compter sur l'homme pour s'auto-détruire donc c'est l'avenir final.

    2
    Dimanche 28 Octobre 2018 à 13:57

    Tu as raison de soulever ce point qui est rarement lien en avant.

    Quand je pense que nous osons parler d'espèces nuisibles ..

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