• Dimanche 21 Août 2016

    12h14.

     

     

    - Allo.

    - Bonjour ma femme.

    - Cole ! Waouh !!! Un miracle ! Eh eh eh, tu sais que ton numéro apparaît sur mon téléphone.

    - Je n'en espérai pas moins. Est-ce que tu peux aller dans mon bureau s'il te plait, enfin si tu es bien à l'appartement.

    - Oui, oui, je suis sur le canapé à lire, j'y vais. Tu es où, toi ?

    - A Beaufort, sur la passerelle du Doron. Dans le second tiroir, tu dois pouvoir trouver une double page agrafée. Elle est écrite en russe. En haut à gauche il y a l'adresse de l'ambassade de Russie à Paris.

    - L'ambassade de Russie. Tu es en lien avec l'ambassade pour l'orphelinat ?

    - Non.

    - Je l'ai.

    - Tu la descendras avec toi au hameau, s'il te plait.

    - C'est pour ton permis de séjour ? Il arrive à son terme ! Ne me dis pas que tu vas être interdit de France.

    - Tu es vraiment sidérante, Cosette. Désespérante. Affligeante. Je ne vais pas m'ennuyer avec toi sur les quarante années à venir, aucun doute. Qu'est-ce que tu m'as demandée dans ta lettre Mickaelle?

    - Épouse moi... Tu le veux ! Attends, attends je m'assois... Tu le veux ?

    - Un mari dit toujours oui à sa femme. Je serais à Beaufort mardi. Tu peux charger ton sac à dos je te le porterai. Envois moi un sms quand tu sauras l'adresse exacte où ton chauffeur te déposera.

    - Je peux te rappeler ce soir quand je serai dans ton lit.

    - Non.

    - Il n'y a pas un adage russe qui affirme qu'un mari dit toujours oui à sa femme.

    - Il n'y a pas de réseau au hameau Lyubov. Je peux savoir pourquoi tu dors dans mon lit quand je ne suis pas là ? Porter mon parfum ne te suffit pas ?

    - Ce n'est plus ton lit, c'est le lit conjugale. Cole tu m'interdisais ton numéro de téléphone comme ton adresse mail parce que je ne te demandais pas en mariage ?

    - C'est bien tu es vive, Lyubov, tu comprends vite.

    - Mais si c'était si important pour toi, pourquoi ne m'as-tu pas fait ta demande ? Ce sont les hommes qui ordinairement font les demandes en mariage, pas les femmes.

    - Et tu m'aurais répondu oui.

    - Non non non non, j'aurai hurlé un énorme oui et sautant au ciel. Attend, c'est mieux que de gagner double milliards au loto.

    - Pourquoi ?

    - Idiot. Parce que devenir ta femme c'est toucher le graal, mieux c'est en devenir détenteur.

    - Et nous y revoilà. Il n'y a ni nous ni moi. Avoir soif pour connaitre la valeur de l'eau, cela te dit quelque chose.

    - Je te promets de ne plus boire qu'à ta source.

    - Cette conversation devient trop érotique, je raccroche. A mardi.

     

     


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  • 91

    Châteauneuf-du-Faou

    Le 17.

    Monsieur Mon Mari,

     

    Tu te souviens de mon "secret".

    Le jour où j'ai marché vers la Zattig j'ai entendu une voix qui a articulé :

    "Au bout du chemin il y a ton mari".

     

    Je l'ai très bien entendu puisque je peux l'écrire près de 2 ans plus tard. Et pourtant....

     

    Ensuite à de nombreuses reprises tu m'as nommée TA femme, tu m'as même présentée comme telle à ta concierge, à l'homme qui a installé l'aquarium. Et puis ce fut à tes étudiantes.

     

    Pourquoi je reprends ces éléments ?

    J'y arrive.

     

    Deux jours avant de recevoir ta dernière lettre, je suis allée au supermarché. Au moment de payer, le caissier m'a demandée ma carte d'identité. Je la lui ai donnée bien sûr. Alors il m'a fait remarquer qu'elle était périmée. Il m'a dit que je devais la refaire.

     

    Pourquoi je te raconte ça ?

    Parce que je me suis  retrouvée comme devant une montagne infranchissable, non plutôt, comme devant un ours vivant sur cette montagne infranchissable. Pire l'ours et sa famille en entier. Je te jure, j'en ai suffoquée. Une panique énorme m'a envahie, j'ai dû me retenir au rebord de l'espace qui reçoit les produits que le caissier a comptabilisé.

     

    Assise dans la voiture il me fallut de longues minutes pour me calmer. J'ai déjà vécu de telles crises d'angoisse, mais il y a bien longtemps, c'était à l'époque où la cantinière prétendait que je devais aller chez le coiffeur. Cela relevait de l'ordre de l'inacceptable.

     

    Ensuite entre le supermarché et la lecture de ta lettre, dès que je songeais à ma carte d'identité, à mon malaise, dans le but de le comprendre, je retombais dans le même état.

     

    Pourquoi devoir refaire ma carte d'identité me panique autant ?

     

    Pourquoi avais-je une  peur panique d'aller chez le coiffeur ?

    Parce que juste après la dernière fois où j'y fus,  mes parents m'ont abandonnée. D'abord chez les parents d'Halka puis chez la cantinière. J'ai associé le coiffeur et l'abandon. Le coiffeur = le signe avant-coureur de l'abandon. Si je me recoupe les cheveux, un drame va m'arriver. Voilà le mode de fonctionnement de mon cerveau. L'avoir comprit m'en a libéré et j'ai pu me couper les cheveux sans peur du lendemain.

     

    Pourquoi ai-je une peur panique de refaire ma carte ? Je l'avais refaite il y a plus de dix années sans le moindre trouble.  Alors pourtant aujourd'hui cela me semble relever de l'impossible ?

     

    Et puis j'ai reçu ta lettre où tu notes que je suis ta femme.

     

    Cole je me suis réveillée. Grâce à mon corps, au caissier, et à ta persévérance j'ai enfin compris.

     

    Compris qu'en effet comme tu n'as eu de cesse de me le répéter, toujours je n'ai pensé qu'à moi, jamais je ne t'ai inclus dans mon histoire d'amour, de vie. Oui je t'ai traité comme je traite Marlo mon petit mannequin que j'utilise pour voir en réel mais en miniature ce que donnent les dessins de vêtements que j'invente. Je le traite bien, il vit sur un beau fauteuil, il a la plus grand garde-robe qu'un mec puisse avoir, mais je ne pense jamais à lui en tant qu'être. Logique c'est une poupée. Toi tu n'es pas une poupée tu es un être de chair et d'os, un être sensible, un ange aussi.

     

    Je suis si heureuse de t'avoir rencontré que je ne pense qu'à me gaver de toi. Tu as raison tous mes gestes, tous mes mots ne sont que tournés vers moi. Je t'embrasse pour satisfaire mon désir, je t'écris pour me rapprocher de toi, je vais à Paris pour m'introduire dans ta vie.

    Je ne pense qu'à moi.

    Tu as vu juste.

     

    Je suis ta femme, je suis folle de joie d'être ta femme.

     

    Si obsédée de m'unir à toi, je ne prends jamais trois secondes pour penser à toi, un peu comme tellement obsédée d'arriver au sommet de la montagne, pas une seconde je ne lève les yeux des cailloux devant mes pieds et donc jamais je ne regarde la montagne.

     

    Pardon.

    Pardon et merci de me l'avoir fait réaliser.

     

     

    Colerige épouse moi.

     Mon Adoré oui je suis ta femme mais toi tu es mon mari.

     

    Épouse moi.

    Mon corps est à toi, c'est pour cela qu'il s'est rebiffé quand le caissier a voulu que je refasse ma carte d'identité. Mon corps hurle qu'il est impossible de demeurer Mickaelle Kervelou alors que je suis Madame Colerige Aleshandrovich Tchigrenkov.

     

    Épouse moi mon Adoré.

    Tu as mille fois raison de refuser de vouloir être mon correspondant ou mon amant puisque tu es mon mari.

     

    Épouse moi.

    Prend enfin le rôle qui est le tient.

     

    Épouse moi.

    Je suis à toi, nous le savons tout les deux. Alors ne tatoue pas mon prénom sur ton corps mais pose ton nom sur mon identité.

     

    C'est fou, il y a deux ans que je sais que tu es mon mari et deux ans que je l'oublie, tout à mon bonheur d'être ta femme.

     

    Épouse moi.

    Prend la place qui te reviens.

     

    J'ai posé mes yeux sur toi pour la première fois le 23 août il y a 2 ans.  Je vais montée à Paris pour les poissons puis prendre un train pour Lyon. J'y passerai la nuit à l'hôtel car à 8h30  un certain Joël part de la gare de Lyon pour descendre à Beaufort. Le 23 août à 10 heures et demi je serai à Beaufort. Il ne me restera plus qu'à marcher vers le Hameau de la Zattig. Ce me sera facile même si mon sac à dos sera lourd, car au bout du chemin il y aura mon mari.

     

    A dans 6 jours mon Adorable mari.

    Mickaelle Tchigrenkov.

     


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  • 90

    Châteauneuf-du-Faou

    Le 13 Août 2016.

     

    Cole,

     

    Je te demande pardon. Vraiment pardon Colerige. Je sais c'est facile, je blesse, je m'excuse et on continue la route comme si de rien n'était ... Jusqu'à la prochaine saigné. 

    Je te présente mes excuses, non pour gommer tout, mais pour que tu saches que de t'avoir blessé me peine.

     

    Tu as mille fois raison, ta lettre est une magnifique déclaration d'amour. Pourquoi ne l'ai-je pas compris à la première lecture ? Car tu commences par annoncer ton absence, alors je n'ai plus été que  ma peur de te perdre. Je n'ai pas lu ta lettre, tu as raison, c'est ma peur qui en fut la lectrice, et quelle lectrice ! Une lectrice partiale, une lectrice qui cherchait tous les mots pouvant nourrir sa cause. Voilà comment ta déclaration d'amour s'est transformée en déclaration de rupture. Affligeant. Tu as raison.

     

    Je découvre que je souffre du syndrome de Cosette. Tu ne connais peut-être pas ce personnage de roman. Cosette est une toute petite fille placée chez les Thénardier, des gens épouvantables. Elle est très miséreuse, crasseuse mais surtout elle est terrorisée car constamment battue. En face  de chez les Thénardier il y a une vitrine derrière laquelle est présentée une magnifique poupée. Cette poupée fabuleuse c'est de l'intouchable pour elle. Et pourtant un jour un homme vient chercher Cosette, et avant de quitter la rue, il la lui offre. Elle la nomme Catherine. Cosette a Catherine dans ses bras. C'est un miracle, un prodigieux miracle. Comme Mickaelle pouvant poser la main sur la joue de Colerige Alesh.

     

    A ce moment du récit tous les lecteurs s'imaginent que Cosette devenue grande-mère possèdera encore la divine poupée Catherine. Et bien non. Victor Hugo n'est pas qu'écrivain, il est aussi un connaisseur de l'esprit humain, aussi il invente une scène se passant moins d'une semaine après le don, où Cosette oublie Catherine au pied d'un mur. Cosette est un personnage imaginaire, mais Hugo a posé sur elle un réflexe classique de comportement. J'ai le même.  Ce réflexe pourrait se résumer ainsi : notre plus grande peur est notre plus grande œuvre, ou, notre plus grand rêve est notre plus grande peur.

     

    Cosette ne peut pas croire que elle, si rien, peut avoir une poupée si belle. Son plus grand rêve est de devenir une petite fille merveilleuse digne d'une poupée telle que Catherine. Quand Cosette l'a dans les bras, il y a comme maldonne de la destinée, alors elle l'oublie pour se replacer dans une destinée logique : pas digne de la poupée, donc sans elle. Elle ne l'a pas abandonnée sciemment, elle l'a posée au sol pour franchir un mur et son cerveau a fait un bug, il a gommé Catherine de l'existence de Cosette, aussi une fois au sommet du mur, elle ne s'est pas retournée, penchée pour la saisir et lui faire passer le mur avec elle. Son conscient a suivi la logique de son inconscient : pas digne d'une telle merveille. Ce n'est pas un complexe d'infériorité, c'est un conditionnement, une acceptation de l'éducation reçue.

     

    Tu es si géant mon Adoré, l'amour qui nous unit me semble tellement supérieur à ce qui me parait être digue d'attribution, que si une partie de moi soupire "enfin du vrai grand bonheur" une seconde pense qu'il y a maldonne. Alors je cherche ses signes avant coureur.

     

    Les psychiatres diraient que Cosette a abandonné Catherine pour ne pas vivre ce qu'elle savait qui allait arriver. Quelqu'un allait dire la vérité. Catherine est très belle pour toi tu n'es qu'une souillon. A terme, Catherine allait  lui être retirée, ce ne pouvait être autrement. Pour ne pas en souffrir la sagesse commandait de ne pas s'attacher. Cosette a donc perdu sa poupée avant que l'attachement ne se fasse.

     

    Ma plus grande peur est de te perdre mon Adoré, alors j’œuvre pour te perdre.

     

    Mon Adoré, pardon.

     

    Colerige j'ai le sentiment de comprendre tant et tant de choses en ce moment qu'il me faut aborder un second sujet, mais je ne peux passer de l'un à autre. Je t'écrirai demain, ... si j'y parviens. Si je ne le peux, je trouverai les mots chez toi. Je ne repartirai pas sans m'être ouverte à toi. Si je ne parle pas, pousse moi à le faire avant mon départ. S'il te plait.

     

    Pour ce qui est de mon arrivée, je vais montée à Paris pour les poissons avant de descendre en Savoie. J'ai voulu me mettre sur BlaBlaCar mais il y a quelqu'un qui fait Lyon / Beaufort le 23 Août. Je descendrai donc avec lui, l'audi A3 restera au garage et je prendrai un train pour rejoindre Lyon.

     

    A dans quelques jours mon Immense Adoré.

     

    Mickaelle.

     


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  • 89

     

    Effarante sotte,

     

    Comment peux-tu consommer autant de livres et savoir si peu lire. Pas une ligne de mon texte n'annonce une volonté de couper tout contact, j'ai juste écrit que je ne passerai pas le week-end avec toi. Arrête d'inventer. Arrête de tout tourner au tragique. Lis ma lettre bon sens. Lis là, ne l'invente pas. J'y ai noté que où que j'aille, quoique je fasse, tu es avec moi. Merde ! C'est une déclaration d'amour, pas une déclaration de rupture ! 

     

     

    Épouvantable peste,

    Depuis que nous nous sommes vu à Paris sur ta demande en début d'année je t'ai en moi, je ne peux pas me défaire de toi, tu es ma femme.Tu es ma femme. Pourquoi tu ne comprends rien. Je te l'écris pourtant dans ta langue ! Il te faut quoi ? Que je me tatoue ton prénom sur la peau ?

     

    Mickaelle,

     C'est toi toi toi qui ne veux pas de moi. Réveille toi. Pose les pieds au sol, écoute moi, une fois dans ta vie.

     

    Relis le contrat de Foch. C'est chez toi jusqu'au jour de mes 100 ans.

    Si je ne voulais plus te voir crois-tu que j'aurai posé ton nom près du mien ? Foch est à toi. Relis le contrat.

     

    N'inverse pas les rôles, c'est toi qui ne veux pas de moi, toi qui parle de rupture définitive. Toi pas moi. N'inverse pas les rôles.

     

    Monstrueuse Sirène,

    Tu m'énerves prodigieusement mais tu ne pourras jamais te débarrasser de moi. Jamais.

     

    C.A.T

    La Zattig le 3 août 2016.


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  • 88

    Paris

    Le 29 Juillet 2016.

     

    Mon adoré,

     

    Je ne vais pas pleuré.

     

    Les années passent, je fais mille efforts, j'ai vraiment l'impression de progresser, de m'améliorer, mais je suis comme un hamster dans sa roue, tous mes efforts ne servent à rien. Ma vie n'est qu'une suite de boucles : rencontrer - y croire - m'investir - être jetée.

     

    Mes parents m'ont mise au monde puis jetée.

    Lionel m'a aimé et quand il m'a eu, il m'a jeté.

    Serge m'a aimé quand il était marié et m'a jeté quand il a divorcé.

    Je pourrais ajouter Franck et Régis.

    Mais eux ce n'était pas grave. Eux c'était dommage, déplaisant mais sans essentiel.

     

    Je connais ma vie par cœur.

     

    Les gens qui m'aiment ne veulent pas plus de moi que ceux qui ne m'aiment pas. Tu m'aimes et n'aimes pas m'aimer. Tu es banal en sommes. Tu n'es coupable de rien, je ne t'en veux pas, je suis condamnée à errer seule tout le temps de ma destinée.

     

    Mais qu'ai-je pu vous faire dans une autre vie ? Quel monstre étais-je ?

     

    Je suis en colère Colerige Alesh. La colère bloque mes larmes.

     

    Tu aurais pu te contenter d'un classique et poli : "Amour, je n'ai rien à te reprocher, mais je suis un être qui se veut solitaire, aussi, bien que tu sois adorable, je ne veux pas de toi".

     

    Non, il faut que tu me culpabilises, que tu m'accuses de ne pas te comprendre, de ne pas te voir, de rire de toi, de me servir de toi, de te prendre pour un second Marlo.

    C'est dégueulasse.

     

    C'est dégueulasse car vînt. Je ne saurai pas m'améliorer. Seule je n'y parviendrais pas. Avec toi, portée par toi, je serai devenue meilleure, mais après d'avoir perdu, comment croire que j'aurai la force de me battre pour une conquête que je perds depuis 50 ans ? Avant j'avais la motivation de te rencontrer mais maintenant m'améliorer n'a plus de sens.

     

    C'est dégueulasse car hautement cruel. Tout ce qui vient de toi à une énorme valeur pour moi, donc tes reproches me transpercent, j'y crois. Oui je crois, pire je sais que tu as raison, que tu ne fabules pas, que vraiment je suis celle que tu décris, une manipulatrice glaciale, une cupide sans coeur.

     

    Je me culpabilise, je me dis que je ne sais pas aimer, que je suis responsable de te perdre. Et crois moi cela fait très mal de perdre ton amour car il y a 50 ans que je ne suis qu'une naufragée sur un océan de larmes, qui s'épuise à chercher une île d'accueil.  Au fond de moi il y a toujours eu une petite voix qui m'affirmait que l'océan contenait bien cette île. Je l'ai trouvé le 23 Août cela fera bientôt deux ans. Cette île est ton corps. Je me suis échouée sur toi, heureuse comme jamais. Je me suis dit "voilà, mon avenir consistera à étudier la géographie, les monts et les vallées de ton corps". Je n'allais plus que me nourrir de toi, boire à ta source.

     

     

    J'ai collé une bombe sur mon île adorée, je t'ai blessé et je me suis condamnée à assumer ma connerie. Maintenant je vais devoir errer sur mon océan de larmes en sachant que l'île est détruite, qu'il n'y a plus que de l'eau salée pour moi. Et ce à cause de moi. Je suis ma pire ennemie. Je suis anéantie par ce terrible constat.

     

    Pour ne pas fondre en larmes, je m'arme de colère contre toi qui est juste coupable de me faire voir la réalité en face : j'ai tout détruit. Je ne suis qu'une merde. Ce n'est pas un examen que j'ai raté, ce n'est pas un job que j'ai perdu, ce n'est pas ma voiture que j'ai explosé, non, j'ai oeuvré pour te donner du dégoût de moi, toi l'unique être sur Terre qui avait la capacité de m'aimer. Je suis une merde. Une merde.

    J'ai perdu ma raison d'être.

     

     

    Cole

    pardon, pardon, pardon, pardon, pardon.

    Je ne sais pas ce que je fais de mal.

    Je ne sais pas ce qu'une femme normale ferait, que je ne sache pas faire, mais je t'en supplie, ne coupe pas les ponts, je t'en supplie, laisse moi une chance encore avant de me jeter.

     

    Cole s'il te plait, laisse moi utiliser l'argent de la vente de ma Seat Léon pour descendre en Savoie passer mes deux semaines avec toi. Si au bout ces deux semaines tu me juges encore minable, alors j'accepterais  ta volonté.

     

    Colerige, tu ne trouveras jamais une femme qui t'aime autant que moi.

     

    Cole mon Adoré, vois moi comme un diamant à l'état brute, dis toi que si aujourd'hui je ne suis qu'un vulgaire caillou, à l'intérieur il y a une richesse merveilleuse. Polie moi de tes doigts, façonne moi de tes volontés, entaille moi selon ton bon vouloir mais ne me jette pas, je t'en supplie, ne me jette pas.

     

    J'ai changé ma vie pour toi, beaucoup.

    Je ne l'ai pas fait pour moi, mais pour nous.

     

    Cole,

    J'accepte ta volonté. Nous ne nous écrirons plus, nous ne nous verrons plus. Je ne te ferais aucun chantage, je ne te poserai aucun piège.

     

    Je te demande juste deux choses :

    1) Laisses moi passer mes 2 semaines de vacances d'Août dans tes bras en Savoie,

    2) Laisses moi monter à Paris un week-end sur deux jusqu'au départ en retraite de mon patron. Ensuite j'aviserai, soit mon nouveau patron me laissera remettre les poissons dans le 800L et donc je pourrai te rendre les clés de l'appartement, soit il refuse et ... et je ne sais pas, mais je trouverai une solution pour te libérer d'eux et de moi.

     

    Je t'aime Colerige Alesh. Si tu savais comme je t'aime, si tu savais la force de mon amour.

     

    Aimer veut dire te vouloir heureux. Si tu es plus heureux là où je ne  suis pas, je me tiendrai éloignée.

     

    Mickaelle qui pleure cette fois.

     

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    Le 30.

     

    J'ai lu la lettre d'Halka.

    Elle y raconte ce que tu m'as résumé : Elle a enfermé mon frère dans ma cabane de poupées où elle avait allumé des bougies. Le feu a pris, mais il n'est pas mort. J'étais avec ma mère chez le coiffeur quand le drame a eu lieu. Je n'ai pas tué mon frère. Il a été très gravement brûlé à cause d'elle. Je n'ai pas tué mon frère.

    Je devrai m'en sentir allégée, non, car j'ai fait pire, j'ai tué l'amour entre nous.

     

    Elle ajoute aussi les conséquences de ton passage chez ma mère, chez mon frère. Elle dit détester ma mère et s'être rapproché de ma belle-soeur.

     

    Entre les feuilles de sa lettre il y a trois  photos.

    Une de mon frère avec sa femme et leur fille, une d'elle adulte, et une d'elle avec ses frères du temps de leur petite enfance, à l'époque où je les ai connu.

     

    Colerige, je suis si anéantie par ta volonté de tout stopper avec moi, que je n'éprouve rien pour ces gens.

    Vois tu la seule émotion que j'ai ressenti c'est que je voudrais avoir une photo de toi.

    Je vais devoir vivre le reste de ma vie là où tu n'es pas, alors oui, je veux une photo de toi. Mieux une vidéo de toi.... Pour me torturer, pleurer en me disant "vois le bonheur que tu t'es interdit".

     

    Je me répète : je vais descendre en Savoie pour mes vacances. C'est ma dernière volonté, je t'en supplie, ne me l'interdit pas.  Je veux juste te voir encore une fois.

     

     Suis-je encore en droit de dire "je veux"?

     

    Je suis la pire des criminelles, j'ai tué l'amour, j'ai tué ce que la vie offre de plus beau.

     


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  • 87

    Lyubov',

     

    Quand tu entreras dans cette cuisine, que tu verras mon écriture remplaçant ta  lettre, tu auras compris, sans besoin de me lire, que non tu ne me verras pas. Non je ne reste pas à Foch pour passer le week-end avec toi, je redescends chez moi, en Savoie avant. Rien ne m'oblige à partir si tôt. Il y a juste que je ne veux pas te voir. Non je ne le désire pas. Il en est ainsi. Ni vois pas une punition. Ce n'est pas un acte contre toi, c'est une action pour moi.

     

     

    Je suis russe Lyubov'. Je rêve en russe. Je réfléchis en russe. Je te fais l'amour en russe.  Je suis russe. 

     

    Bien plus qu'à toi, c'est à moi que je parle quand j'articule des mots russes. Tu ne m'as jamais demandé de te traduire quoique ce soit. Si tu me l'avais  demandé, sans honte ou hésitation, tu en aurais eu les traductions.  J'assume qui je suis. Même quand je ne suis pas beau.

     

    Oui j'ai peur que tu meurs. Oui je pense tout haut, très souvent "ne meurs pas". J'ai peur que tu meurs. Pire je crève de trouille que tu meurs. Je sais que je n'y survivrai pas. Je n'y survivrai pas. Je peux survivre à tout, mais à ta mort, non, je n'y survivrai pas.

    Tu répètes "j'en veux encore" moi je supplie "ne meurs pas".

     

    Mickaelle pourquoi ne comprends-tu rien ?

     

    J'ai été arraché à mes parents le jour de ma naissance. Ils sont morts parce qu'ils se sont aimés. Ils ont souffert avant de mourir parce qu'ils m'ont aimé, parce qu'ils m'ont voulu. Ma naissance a déclenché leur mort. Sans moi, ils vivraient encore. Je les ai tué.

     

    J'ai été arraché à mes parents le jour de ma naissance. J'ai grandi au milieu de gosses aussi déracinés que moi. Certains devenaient violents, d'autres étaient près à accepter toutes les humiliations pour un peu de présence, d'attention. Moi j'étais immobile, contemplatif, seul. Je me savais sans vie sur le présent, je me voulais vivant sur le temps futur. Mais toujours seul.

     

    Et puis l'avenir est arrivé. A son seuil, les Welch m'ont basculé dans leur primitivité. Sexe, alcool, drogue, argent, le tout, version XXL. Tout ce à quoi je m'étais accroché enfant, toutes mes théories, mes résolutions, les Welch me les ont fait jeté au feu de Satan.

    Et je n'en ai rien vu.

    Je suis devenu un miséreux dans un costume à mille dollars, un méprisable s'imaginant tout puissant.

     

    C'est ce super merdeux s'imaginant géant qui a pris l'avion pour sauver sa sœur d'une vie qu'il imaginait piètre. Faut-il être con !

     

    J'ai trouvé un corps décharné mortellement rongé par la vermine que je nourrissais, dont je m'enorgueillissais. La pourriture dans son sang était le nectar qui me faisait croire être un géant.

     

    Elle est morte.

    Sa mort m'a rendu à la vie.

    Merci petite sestra.

     

    Alors j'ai retrouvé mes lignes directrices, mes objectifs. Je les ai doublés, triplés, quadruplés  pour ne jamais plus les oublier, les perdre de vue. Je me suis emmuré aussi, pour ne plus jamais me laisser influencer.

     

    C'est vrai parfois je me sens haineux, méprisant, envers les êtres dépendants l'un de l'autre. Je suis si seul depuis le jour de ma naissance que je ne comprends pas pourquoi les gens sont si dépendants les uns des autres, pourquoi pour la plus petite décision futile, ils ont besoin d'en parler à un tiers, pourquoi ils cachent autant qui ils sont, derrière des façades de ce qu'ils imaginent plus socialement correct.

     

    Le regard des autres est une plaie aussi grande pour l'humanité que l'alcool, la drogue  ou le sexe. 

     

    Je ne supporte pas la dépendance. Je ne la supporte pas. C'est la pire des faiblesses. Elle ouvre sur tous les dangers. Je ne la supporte pas.

     

    La première chose qu'un enfant doit apprendre, bien avant de savoir lire, écrire, ou compter, c'est de s'en détacher. On ne peut devenir pleinement soi qu'en cessant de vouloir être ce que l'on imagine que l'autre attend de nous. C'est vital. Regarde ce qu'est devenu Pavel, il s'est suicidé par dépendance à sa mère.

     

    Avec le chemin de vie que tu as suivi, tu devrais pourvoir comprendre ça Lyubov'. Pourquoi ne le comprends-tu pas ?

     

    Depuis que j'ai pris l'orphelinat en main, depuis que je vis entre la Russie, Foch et chez moi, j'ai une vie bien établie. Une vie qui va là où je l'emmène, une vie qui me tient à l'écart de la primitivité.

     

    Et te voilà qui débarque, qui m'envoûte et en veux encore.

     

    Moi, je suis quoi maintenant ?

    Une chair humaine obsédée par toi. Si il s'agissait juste de tes seins, de ton sexe, je m'en ferais une overdose et j'en serais délivré, mais c'est bien plus profond que cela, tu es dans l'air que je respire, dans l'eau que je bois, tu es devant mes yeux et dans mon esprit à la fois. Ma vie n'est plus qu'obsession de toi. Je suis devenu comme tous les nigauds que je côtoie, je ne sais plus prendre une décision sans me demander si elle te conviendra. Je ne m'appartiens plus, je suis sous ton joug.

     

    Mickaelle, tu vis tellement dans ton monde parallèle que tu ne le réalises même pas.

     

    Pour toi tout est simple. Tu t'amuses, tu embellis ta vie, tu y ajoutes du confort. Mais pas une fois tu ne me vois MOI. Tu joues avec moi comme tu t'amuses avec Marlo. Je ne suis qu'une poupée masculin que tu habilles et déshabilles, que tu prends et reposes à ta guise.

     

    Tu ne me vois pas, tu ne m'entends pas. Alors je deviens fou.

     

    Je ne veux pas jouer le rôle de ton amant du week-end, je ne veux pas être ton correspondant d'amusement, je ne veux pas être un de tes personnages de roman, je veux que tu me vois dans toutes mes laideurs et mes valeurs.

     

    Mais tu ne me vois pas, preuve que je ne suis rien pour toi.

    Il n'y a aucune réciprocité dans ce que je vis.

     

    Je pars parce que cela est plus supportable pour moi, d'être loin de toi, que de t'avoir devant les  yeux, de dessiner les reliefs de ton corps de ma langue, de respirer ton odeur et de constater dans tes mots combien je ne suis qu'invisibilité pour toi.

     

    Tu n'imagines pas les maux de tête, les nœuds de tripes que j'endure. J'en crève de n'être rien pour toi.

     

    Je sais que je ne guérirai jamais de toi. Me ré-appartenir n'arrivera pas. Je ne vais pas me mettre à me mentir. Comme mon père, j'en ai pris à perpétuité. Il a eu la mort au bout.

    Je garde juste l'espoir qu'un jour tu ouvriras les yeux et qu'enfin j'apparaitrai. Je veux l'amour au bout.

     

    Si tu savais comme je me sens faible de vivre sur cet espoir là. Je me sens plus chien galeux que le pire des chiens galeux.

     

     

     

    Ne meurs pas.

     

    Foch - mercredi 27 juillet 2016.

    C.A.T

     

    PS :

    Je ne sais pas ce qui m'a pris de te sortir de ton lit. Je ne sais pas. Mais si cela peu t'amuser, amuse toi de moi un peu plus.

     

    Je te laisse le chèque du garagiste et la lettre de ton amie polonaise que je t'ai ramenée de Spasibo. Je me répète : si tu veux la rencontrer mais pas seule, tu peux compter sur moi.

     


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  • 86

    Paris

    17.7.16

     

    Mon Adoré

     

    Je suis heureuse d'avoir trois passagers BlaBlaCar aujourd'hui, dont un qui ne me quittera qu'à Cléden-Poher à quinze minutes de châteauneuf-du-Faou. Sans eux j'aurai un accident à coup sûr, tant je suis ivre de toi. Je tiens debout, je peux garder l'équilibre sur une poutre, additionner 24 à 75 mais mon esprit s'envole, il te rejoint constamment. Je suis ivre de toi. Il va bien me falloir quinze jours pour me dessaouler, ce qui est parfait, car dans quinze jours je suis de retour à Paris et toi tu m'y attendras puisque revenu de Russie et pas encore redescendu en Savoie. Planning parfait. La vie est merveilleuse.

     

     

    Vois-tu Mon Adoré, quand les filles parlent de leur mec au lit, elles racontent les positions, les compétences, les minutes de retenus, les centimètres ou les diamètres, comme si un rapport sexuel était noté sur sa chorégraphie. J'ai un collègue qui souvent nous répètent que nous les filles, nous manquons sérieusement de souplesse. Encore un sportif qui s'entraine pour les olympiades. Moi je ne raconte jamais rien, je me contente de répondre que dans l'expression "vie privée " il y a le mot privée. Souvent d'ailleurs cela déclenche l'hilarité car il y a toujours quelqu'un pour ajouter que je suis surtout "privée de vie ... sexuelle".

     

    Pourquoi je t'écris cette introduction ? Parce que je n'en reviens toujours pas. Jamais encore je n'avais vécu ça. Cole tu es plus qu'un Géant, tu es un Dieu. Quelle puissance as-tu ? Tu es fascinant. Aucun amant n'est à ta hauteur. Aucun. Ok je n'en connais pas 850, ni même 85 ... tu n'es même pas le n°8 mais je persiste : aucun amant n'est à ta hauteur.

     

    Inoubliable.

    Nous sommes là, face à face, nous ne nous touchons même pas, nous sommes juste allongés de telle sorte que nos visages se retrouvent  à la même hauteur. Nos yeux se dévorent, se nourrissent, engrangent, absorbent encore, font des réserves... Bonheur pur. Instant de félicité simple. Silence et calme au dehors, mais à l'intérieur en nos corps des vagues renversent tout, nos veines charrient des cargos de plaisirs, nos poumons stockent du concentré d'extase. La pression monte, monte, monte et c'est l'explosion. Nos corps ne savent plus contenir, le nirvana déborde dans un fou rire monumental.

     

    Jamais, non jamais je n'avais contenu tant de joie en moi. J'ai vécu des moments heureux, j'ai déjà sauté de joie sur place,  mais, jamais, non jamais encore je n'avais déversé un tel concentré d'extase.

     

    Quel déferlement !

     

    Quand un mec se ventera de savoir faire jouir une femme, demande lui si il sait aussi la faire exploser de joie. Mon Adoré ces minutes de folie, d'absente totale de contrôle, jamais je ne pourrai les oublier. J'en tremble encore.

     

    Exploser de rire tant la joie est grande.

    Non avant toi je ne connaissais pas. Et toi face à moi, avec de la surprise dans les yeux et de la satisfaction sur les lèvres, avant d'exploser à ton tour.

     

    Oh mon Adoré j'en ai pour une année à m'en délecter.

     

    Ce que c'est petit de résumer mon émotionnel par un banal "Comme je t'aime".

     

    Bien sûr je me souviendrai de tout. De tout car nos 36 heures ensemble furent magiques mais,  je garderai ce fou rire dans un coin bien à part et il y a aussi.... Oui il y a autre chose qui n'est que toi, qu'aucun autre homme n'aurait jamais fait. Pas "su faire" cette fois mais "fait".

    Tu es un drôle de personnage mon Adoré.

     

    Je dors dans mon lit, quand tu arrives. 100% des hommes se seraient glissés dans mon lit. Non d'accord, 80. Les autres se seraient privés de moi, m'auraient laissée toute à mon sommeil, seraient allés grelotter seul dans leur lit.

     

    Toi tu m'as sortie de mon lit pour aller me dévorer dans le tient, sur ton territoire.

    De quelle espèce es-tu ? Tigre sibérien ? Ours polaire ?

     

    Chez moi, hors de ton territoire, tous les espaces te convenaient pour goûter à ma peau, pour me faire chavirer, mais à Paris tu as emporté ta proie sur ton territoire pour t'en nourrir.

     

    Si je n'avais pas eu le sentiment de rêver quand tu m'as entourée, si je n'avais pas été éblouie par ce songe pure réalité, si j'avais été spectatrice, non actrice comblée, je me serais moquée de toi. Tu n'as pas agi en homme mais en félin, en chasseur.

    J'adore ta particularité.

     

    Fais moi voir encore mille délices de toi mon Adoré particulier.

     

     

    Il faut que j'abandonne ce mot, je vais être en retard.

     

    Mais j'ai un aveu encore.

     

    Je sais maintenant la traduction de la phrase que tu répètes si souvent. La femme au pull rouge à côté de nous à l'aéroport, celle au bébé qui pleurait, me l'a traduite. Je ne le lui ai pas demandé. Retrouvées seules, nous nous sommes souries, je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs, et comme nous repartions dans le même sens, histoire de ne pas avancer côte à côte en silence, elle m'a confiée  qu'elle nous trouvait beaux, que j'avais de la chance d'avoir un homme qui  m'adorait autant. J'ai cru que c'était à cause du baiser, son mari venait de la quitter d'une simple bise sur la joue, pareil à l'enfant. Non elle avait entendu tes mots, c'était à cause de tes mots. Elle les trouve "magnifique déclaration d'amour".

    Je commence à la connaitre par cœur, tu la répètes tant et tant de fois quand tu me fais l'amour et chaque fois que l'on se sépare, tu as un voile qui s'abat dans ton regard alors que tu l'articules.

    Je suis devenue écarlate, oui mes joues sont devenues des tomates sortant du four. J'avoue, j'ai toujours cru que tu me disais un truc obscène. Pas vulgaire mais érotique. Timidement j'ai articulé ta phrase. J'avais bien plus honte du contenu que de mon horrible accent. Elle a souri, m'a corrigée comme tu l'aurais fait et elle a  ajouté qu'elle  adorerait entendre une fois son mari le lui dire, "c'est si magnifique". J'ai été surprise. Magnifique ? Jamais je n'ai cru que tu me murmurais une chose magnifique, c'était plutôt un truc salace, pour moi.

    Je ne me suis pas permise de lui en demander la traduction. Cela aurait été un peu comme si je t'avais volé quelque chose. (Au fait : Je n'ai toujours pas le droit à ton adresse mail ? A ton numéro de téléphone ?) Je me suis toujours dit que si tu voulais que j'en comprenne le sens tu l'aurais prononcé en français. C'est pour cela que j'ai toujours cru que c'était une phrase au caractère érotique. Je ne le lui ai pas demandé. Elle l'a traduite pour en développer le côté formidable. Pour elle il n'y a rien de plus beau. Tu es un romantique à ses yeux.

     

    Je suis en retard mon Adoré.

    J'espère que dans quinze jours tu seras à Paris, plus en Russie pas encore en Savoie, mais à m'attendre à Paris.

     

    Merci mon Amour.

    J'en veux encore.

     

    La femme la plus heureuse du monde,

    Une femme bien plus haute dans les nuages que ton avion,

    Ta femme.

    Mickaelle.


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