• 19 - Mes lectures.

    19 - Mes lectures.

     

    Un père - Une mère - Une fille aînée - Un fils - Une seconde fille :

    Composition d'une famille banale / normale.

     

    Ce livre n'est pas un roman

    c'est une addition de 3 récits d'enfance.

     

    Ce texte fait comprendre 2 points essentiels :

    1) Il n'y a aucune vérité.

    2) L'absence de bonheur est plus grave que la souffrance.

     

    1)

    Les trois enfants ont vécu sous le même toit, ont assisté à des mêmes scènes et pourtant personne ne témoigne comme un second. L'émotionnel enveloppe chaque traumatisme d'un voile qui aide à mieux supporter la vie.

    Je me souviens avoir entendu Boris Cyrulnik avoir dit qu'il se souvenait parfaitement avoir sauver sa vie en se cachant sous un mort. Il l'avait dit et redit autour de lui, comme  moi j'ai des dizaines de fois raconté une histoire où enfant, j'avais fait quelque chose puis articulé une phrase lourde de sens. Un jour, avait continué Mr Cyrulnik, une vieille femme avait demandé à le rencontrer. Ce qu'il avait accepté.  Elle lui a alors raconté qu'elle était avec lui dans le camion qui l'avait sauvé mais que à aucun moment il ne s'était réfugié sous un mort. En l'écoutant il avait revu l'épisode de son passé et alors  le corps mort avait disparu. Moi, c'est  en racontant pour la énième fois la situation qui m'avait fait prononcer une affirmation qui me  semble tellement bien me résumer, que j'ai réalisé que c'était tout bonnement impossible. Une partie de l'action prétendue se déroule en  un lieu qui n'existe  simplement pas.

     

    Tout le long des pages le témoignage d'un enfant

    est contredit par celui des deux autres.

     Il ne faut pas y voir un tissus de mensonges,

    bien au contraire,

    jamais un récit de vie n'a été (à  mes yeux) plus éloquent. 

     

    Il y a le fait et il y a l'archive que l'on en garde.

     

    Trois  cerveaux = trois  archives = trois faits pensés / ressentis vrais  mais tous aussi faux les uns que les autres.

     

    Il est essentiel de savoir cette réalité quand on  a la volonté de comprendre l'espèce humaine.

     

     

    2)

    Les trois enfants  devenus adultes affirment par des mots différents

    une même observation :

    Ce qui reste le plus dans le corps et l'âme d'un ex enfant maltraité

    ne sont pas les souffrances subies

    mais

    l'absence de souvenirs heureux.

     

    Je n'avais encore jamais lu cette observation dans aucun ouvrage 

    de témoignage de souffrances subis sur le temps de l'enfance.

    Et pourtant comme c'est  juste.

    Les souffrances s'effacent avec les années.

    Et comme il n'y a aucun souvenir heureux

    alors l'enfance représente  un vide, juste un  vide.

    Et on devient des adultes sans enfance, tout simplement.

    Alors on n'est plus un enfant maltraité

    on est  un adulte avec un gouffre pour  passé.

    « Politique.Frédéric Fromet. »

  • Commentaires

    1
    Mardi 4 Septembre 2018 à 06:48

    C'est très intéressant ces réflexions. L'absence du bonheur qui se substitue à la souffrance au point de la masquer ou de la travestir en toute bonne foi.

    Encore un ouvrage tentant, merci

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    2
    Mardi 4 Septembre 2018 à 10:28

    Déjà que pour une enfance normale, les souvenirs se transforment.....

     

    3
    Mardi 4 Septembre 2018 à 18:22
    Chats en Pause

    Tes 2 points essentiels sont très justes.

    Si j'ai bien tout compris ...

    La souffrance de l'enfance peut s'occulter à condition qu'il y ait eu aussi bonheur. Le bonheur prend le pas. Sans bonheur, comme la souffrance peut être occultée, il n'y a ni l'un ni l'autre. Il ne reste qu'un vide.

    Je ne peux pas me mettre réellement en condition d'un enfant maltraité car je ne l'ai pas été, mais ton article m'a aidé à comprendre certaines choses. En plus mes soeurs n'ont pas forcément le même ressenti, ni les mêmes souvenirs (quand elles les ont, ils peuvent être différents)

      • Mardi 4 Septembre 2018 à 22:01

        Non ce n'est pas ça. Une enfance est théorie offre de beaux souvenirs avec ses parents. ex : balade au zoo, pique-nique, lectures du soir, foot sur la pelouse etc. Si tu es violée par ton oncle par exemple, tu as la souffrance des viols en + des bonheurs avec père et mère.Mais un parent qui torture ne va pas te faire vivre des moments heureux avec lui.

        Avec le temps, la souffrance s'enterre dans le passé. Si elle l'était avec l'oncle, il te reste les souvenirs heureux,base des  nostalgie d'adulte. Mais si le tortionnaire était un parent alors tu n'as pas de souvenir heureux, donc tu portes en toi un immense vide. Tu ne peux être nostalgique puisque tu n'as aucun fondement pour. Tu es comme une  fleur coupée : tu es sans racines.

        Maltraiter un enfant c'est donc aussi l'obliger à grandir,devenir lui sans aucune racine  pour le nourrir.

      • Mercredi 5 Septembre 2018 à 00:41
        Chats en Pause

        Ok je pense avoir compris.

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