• 171 - Partie 2 - Jour 9. (3)

    Helmut était redescendu avec eux, il avait rejoint Arno toujours à la même place sur le banc, ou plus exactement il avait rejoint le socle du gâteau d'Antoinette à la table. Philippine qui balayait les morceaux d'assiettes au sol, sourit en constatant que Arno venait de trancher un petit bout du gâteau pour l'offrir au dalmatien. Puis un second, un troisième.

     

    Elle tourna la tête vers le crabe et le poisson. Les fesses de la sirène avaient embarqué avec elle une partie du rocher d'algues, du bleu  qui recouvrait le gâteau.  Helmut avait défiguré le gâteau des filles de Arno, le bien sympathique Arno qui rassasiait la gourmandise canine. Comment réparer ? Le tour du socle possédait aussi de la pâte d'amande couleur carré de chasse d'eau. Une petite greffe devait être possible.

     

    - Franchement tu crois que l'on a merdé en téléphonant ?

     

    Arno avait posé la question sans regarder Philippine, en tranchant la huitième bouchée d'un Helmut en pleine rééducation. Les hommes n'allait bientôt plus lui semblait tous des sources de stress. Ne plus entendre le balai frotter le sol dans son dos fit croire à Arno qu'elle réfléchissait. En réalité, elle avait lâché le balai pour venir lui mettre le gâteau sous le nez afin qu'il réalise l’œuvre chirurgicale.  En découvrant l'absence de la sirène, il ouvrit de grands yeux.

     

    - Où est Elvira je ne sais pas, mais où est la sirène je le sais. Helmut.

    - J'avais deviné. Mais tu crois que je n'aurai pas du composer le numéro de Linus ? Tu crois qu'elles disent vrai ?

    - Je pense que tu peux sauver le gâteau de tes filles, pour sauver Elvira il nous faudra plus de temps.

     

    Contrairement à son habitude elle offrit une réponse 100% hors sujet. Suite à la grosse dispute qui venait de réduire l'équipe de recherche de moitié, elle ne voulait pas repartir sur le problème soulevé par les deux femmes. Pouvait-elle confier à Arno qu'elle détestait les personnes comme Antoinette, Marie José et 95% de la population, des gens qui hurlent à l'inacceptable, qui répètent à l'infini leur contrariété mais qui en plus de ne jamais agir pour faire évoluer les choses, se permettent de critiquer ceux qui prennent des initiatives, sans le braquer à son tour ?

     

    Philippine observa Arno très concentré à sauver le gâteau de ses filles. Les cheveux gris lui allait bien, la barbe de trois jours aussi. Il formerait un beau couple avec Elvira. Pourquoi tout à coup cette idée lui traversa l'esprit ? Parce qu'il avait des gestes aussi calmes, méticuleux qu'elle ? Parce qu'il avait les mêmes montures de lunettes qu'elle ?

     

    Alors qu'il leva les yeux sur elle, elle assemblait deux informations qui la firent sortir d'une obscurité. Elle en rougit. Il y avait bien des années qu'elle n'avait pas senti son visage s'enflammer ainsi.

     

    - Toi tu viens de réaliser quelque chose d'important. Partage.

    - Je suis une conne, une énorme conne.

    - Tu sais où elle est ?

    - C'est toi.

    - Moi quoi ?

    - Oh quelle conne, c'est toi.

    - Moi qui quoi ?

     

    Un soir  Philippine était montée chez Elvira, comme beaucoup d'autres soirs, avec un plateau contenant de quoi grignoter à plaisir, et un DVD. Ce qui différenciait ce soir là de tous les autres, et qui l'avait donc inscrit dans les mémoires, était que dès la première seconde, Philippine avait posé l'image de Benoit sur l'acteur. Il lui ressemblait autant que Julien Lepers est le sosie de Philippe Candeloro. Facéties de neurones. Si le film avait été un policier, une comédie, tout aurait pu aller, sauf que, fait rare dans les choix de la divorcée, cette fois, il s'agissait d'un film romantique.

     

    A un moment donné, l'acteur articula une phrase que Benoit lui avait dite à diverses reprises. Son cœur chavira. Une toute autre femme qu'elle, aurait fondu en larmes sous le trop plein d'émotions, elle, elle stoppa le DVD rageuse et condamna à mort tous les hommes. En additionnant des allers retours  à grandes enjambées, devant l'écran, elle déclama sa plaidoirie. Ce fut même étrange que des "Monsieur le juge, Mesdames et Messieurs les jurés" ne ponctuait pas le texte zélé. Tous coupables de jouer avec les femmes. Tous coupables de manipulations mentales.

     

    Elvira ne chercha ni à défendre la gente masculine, ni à apaiser sa voisine, elle écoutait, prenait pour elle, revivait des bribes de sa vie sentimentale passée. Ses joues en gagnèrent les larmes qui firent taire Philippine quand elle finit par les voir. Ce ne fut plus alors qu'un long monologue. Elvira raconta tout ce qui faisait qu'elle l'aimait encore. Elle offrit des arrêts sur images, de minuscules scènes de vie, toutes ces pépites d'instants qui diffusent l'amour sur les jours.

     

    Bien sûr quand elle racontait qu'il avait la manie de porter un pull sur ses épaules, pour en avoir un sous la main au moment où il aurait froid, Philippine voyait Benoit enlever sa tenue de service pour enfiler un pull noir à coll rouler, ou le rouge, le rouge avec une ligne de rênes au niveau de la poitrine que sa mère avait tricoté pour son gendre préféré comme elle disait, un pull qu'un môme de 2 ans n'aurait voulu mettre que le matin de noël mais que lui exhibait de novembre à mars. La main de l'amoureux sur l'épaule devenait celle du mari autour des hanches. Les images réveillaient l'amour de l'une, la colère de l'autre.

     

    - Philippine moi qui quoi ? Insista Arno.

    - Le grand amour de Elvira. Le mec qu'elle attend encore et toujours. L'amour de sa vie c'est toi.

     

    Arno qui avait réussi à demeurer assis tout le temps de la dispute, au moment où les deux femmes étaient parties, se leva. Il ne prit pas le chemin du salon pour se rapprocher de la maitresse de maison, il alla se réfugier devant la fenêtre de la cuisine pour tourner le dos au présent, se souvenir du passé. 

     

    Il avait toujours trouvé Elvira jolie commença-t-il à raconter. Quand ils avaient seize ans, elle portait ses cheveux très courts et n'avait pas de lunettes contrairement à lui qui en possédait depuis ses premières années. Philippe son frère n'était pas fan d'elle. Une fille à papa disait-il pour résumer sa jalousie. Leur père était maçon, leur mère ne faisait rien de ses journées. Ce n'était pas qu'elle était mère au foyer comme on disait à l'époque, c'est qu'elle ne faisait vraiment rien. Elle n'était ni alcoolique ni dépressive, elle était pareil à un paresseux, l'animal, elle vivait à 1km/h, il ne fallait donc jamais compter sur elle pour quoique ce soit. Vider une machine à laver lui prenait la matinée, faire la vaisselle du soir, l'après-midi. Alors oui pour Arno pas de doute son frère aurait voulu avoir la vie de Elvira, vivre chaque heure de sa vie au près d'un homme passionné de cuisine. Il n'en était pas fan car il ne comprenait pas la chance qu'elle avait. Elvira aurait du, pour lui, vouloir apprendre tout ce que son père savait, alors qu'elle se contentait de manger ce qu'il faisait. Arno qui comme elle n'avait aucune ambition gastronomique, ne voyait pas une gamine qui gâche son avenir, mais une jeune personne sans mère, comme lui. Oui comme lui. Certes il avait la sienne mais jamais pour le réconfort, le soutient voir le plaisir. Sa mère n'était qu'une cause à corvées et à disputes. Combien de fois avait-il entendu son père lui demander d'aider sa mère ce qui revenait à devoir faire seul, sous le regard éteint d'une femme, une corvée à la maison. Sa mère lui avait toujours fait honte. En une séance une psy  aurait compris que le désir d'Australie exprimait juste le désir de la fuir.

     

    Arno trouva en Elvira une mère et une sœur à la fois. Elle lui affirmait qu'il pouvait quand il doutait, et elle le comprenait puisque passait par les mêmes détresses. Elle était sa mère et sa soeur.

     

    Quand ils se retrouvaient seuls ensemble au moment où elle lui apprenait l'anglais, oui parfois, leurs corps se touchaient, parfois, ils se blottissaient l'un contre l'autre, mais jamais entre eux la sexualité n'est venue s'immiscer. Jamais. Ils avaient été plus d'une fois à la place tard le soir ensemble. Pour rire, dans l'eau il la soulevait de ses bras pour la faire retomber plus long, elle grimpait sur ses épaules pour le faire couler. Leurs peaux se connaissaient très bien, mais la sexualité n'intervenait jamais.

     

    Pour Philippe ils couchaient ensemble. Igor l'a cru aussi, longtemps. Ils laissaient dire. Aucune fille, aucun garçon ne venait casser la si parfaite harmonie. Bien plus tard, il avait lu ou entendu que l'amitié gars /fille ne pouvait exister que si il y avait une répugnance physique. Il n'était pas d'accord. Il avait toujours trouvé Elvira des plus agréables à regarder. Il en avait ensuite désiré de plus grosses, de plus laides, de bien moins gentilles, attentionnées. Elvira était sa soeur, dans son coeur elle était sa soeur, et il adorait sa soeur.

     

    Si il était chez Philippine là, à l'instant, c'est qu'il devenait fou de ne pas savoir où elle était, comment elle allait.

     

    Quand il était parti vivre en Angleterre, sur la volonté du côté mère de Elvira, puis quand il avait rejoint Philippe en Australie, ils avaient continué à communiquer. Comment pouvait-il ignorer qui était PLAN ? Il croyait pourtant tout se dire ? Elle lui avait dit apprendre le suédois, mais pourquoi ne jamais lui avoir parler de Linus ? Qu'avait-il fait de mal pour ne plus mériter sa confiance ?

     

    Le grand amour de Elvira, elle l'avait rencontré alors qu'il venait juste d'arrivé en Australie. Il se nommait Frédéric. Arno ne se souvenait pas de son nom de famille. Il étudiait, voulait devenir avocat. Ce qu'il est devenu d'ailleurs. Il était sur Bordeaux. Les Lettres de Elvira ne parlait que de lui, de son bonheur d'être avec lui. Elle voulait être mère. Elle avait même subi des examens médicaux pour avoir la confirmation qu'elle n'allait pas mourir jeune comme sa mère. Elle voulait des enfants. Quatre était le nombre parfait pour elle.  Elle voulait surtout voir grandir ses enfants. Et aimer leur père.

     

    Igor avait Sergio et Antoinette, le restaurant survivrait sans elle. Frédéric finissait ses études, ouvrirait son cabinet sur la région parisienne ou lyonnaise, il n'avait pas encore pleinement arrêté son choix, ce fut Paris en fait, puis là-bas dans leur ville d'avenir ils se marieraient et elle arrêterait la pilule, aurait ses quatre enfants.

     

    Ses lettres ne parlaient que de ça et de son bonheur de se sentir si vivante, si belle, si importante dans les yeux de Frédéric qui passaient ses jours et ses nuits à travailler. Il ne voulait pas seulement réussir ses examens, il s'imposait d'être le meilleur, le premier en tout. En évoquant Frédéric, ce que Elvira lui en racontait, il avait l'impression de dépeindre Bernard, leur actuel patron.

     

    Un jour il n'y eu plus de lettre, alors Arno écrit, réécrit, téléphona, retéléphona. Elle avait comme disparu de la face de la Terre. Au téléphone qu'elle raccrochait très vite, quand il réussissait à l'avoir. Mais souvent on lui répondait qu'elle était bien au restaurant ou dans l'un des appartements, mais qu'elle ne voulait pas parler.

     

    Un jour, bien plus tard, Arno reçut une lettre qui l'informa de ce qu'il savait au fond de lui déjà : Frédéric avait rompu avec Elle.

     

    - Ce mec est un sale con, continua Arno à demi furieux, en se retournant vers Philippine qu'il découvrit dans le canapé avec Helmut. Elle le blottissait contre elle comme elle aurait fait d'une grosse peluche, d'un oreiller. Le dalmatien semblait prendre son mal en patience.

     

    Frédéric n'avait pas annoncé avec le plus de diplomatie possible, qu'il avait rencontré une autre femme, qu'il la préférait à Elvira et que par conséquence leur histoire recevait son point final. Non il l'avait poussé à se divertir avec un camarade d'étude, son meilleur ami. Encore et encore. Un soir, elle accepta d'aller au cinéma avec l'ami de l'amour de sa vie. Ils sont entrés ensemble dans une salle de cinéma, après que chacun ait payé sa place. Ils se sont assis côte à côte et dans un silence total, sans jamais se toucher, ils ont regardé le même écran. Ensuite, le film finit, ils se sont fait la bise sur le trottoir, comme quinze, trente, cent fois ils l'avaient fait pour se saluer en présence de Frédéric, et chacun avait rejoint sa voiture. Quand elle avait téléphoné à Frédéric de retour chez elle, il l'avait traitée de traînée, ou de pute carrément, Arno ne se souvenait plus du mot, mais toujours était-il que Frédéric lui avait annoncé qu'il ne pouvait plus lui faire confiance, que puisqu'elle ne pouvait pas se passer d'hommes quand il n'était pas libre, c'était fini être eux, il ne voulait pas pour mère de ses enfants, une femme qui couchait avec le premier venu, il ne voulait pas devoir subir un test de paternité à la naissance de chacun de ses enfants, il ne voulait pas élever des bâtards. Entre eux c'était fini car vraiment elle ne le méritait pas.

     

     - Un sale con, conclut Arno dans une grimace pleine de mépris.

     

    La peine marqua le visage de Arno redevenu figé. Assurément il l'aimait bien plus que ce Frédéric n'avait su le faire.

     

    Le récit mit Philippine K.O. Elle entendait encore Elvira le soir où elle s'était souvenue à haute voix de lui. Elle n'avait gardé en elle que l'amour. La peine, la rancœur, la colère, il n'y en avait pas en elle. Elvira n'avait conservé que l'amour. Elle l'aimait encore. Frédéric aurait débarqué chez Elvira en début d'année, elle lui aurait dit dans son plus beau sourire "soit le bienvenu, tu es ici chez toi", alors que elle, elle... Elle n'était que rage et fureur à la pensée de son ex mari. Comment sa voisine pouvait être si différente d'elle ? Comment avait-elle réussi à taire en elle toutes les violences ?

     

    Sans s'en rendre compte Philippine avait desserré son étreinte. Helmut en avait profité pour se libérer, avait rejoint son fauteuil.

     

    Arno alla s'assoir sur le canapé au côté de Philippine. Ils restèrent silencieux, immobile un long moment, comme si ils venaient de traverser une épreuve particulièrement éprouvante.

     

    - Tu crois que Linus est amoureux d'elle ? finit par demander Arno à lui-même bien plus qu'à elle.

    - Et toi, tu es amoureux d'elle ? ... Excuse moi. ( Pourquoi vouloir le provoquer ? Il était parfait ce garçon.) Je ne sais pas qui est Linus, je sais juste qu'il y a un mec à lunettes et à la peau noire qui a passé du temps dans le lit de Elvira. Non, je retire, je n'ai pas la preuve de ça. Je reformule. Elvira passe du temps chez elle avec un black à lunettes beau mec. ça c'est un fait. Une fois je les ai vu monter ensemble  chez elle, et ils avaient l'air amoureux. Enfin c'est crétin ce que je dis.

    - Non.

    - Il faut diviser le truc. A la question : le black et Linus ne font-ils que un ? Aucune idée. Mais à la question :  est-ce que Linus et le suédois ne font qu'un ? là c'est yes.

     

    Tout en parlant Philippine, s'était relevé, s'était dirigée vers la table de cuisine, y avait récupéré le livre au numéro de téléphone. Elle s'était également emparée du smatphone de Elvira.

     

    - Si seulement on pouvait l'ouvrir, conclut elle en offrant l'appareil et le livre à Arno pour se libérer les mains avant de se rassoir à sa gauche.

     

    Benoit l'avait prévenu, elle ne disposait que de trois essais, puis trois autres une heure plus tard, trois nouveaux un jour plus tard et si elle n'avait pas fourni le bon code d'accès, l'appareil devenait inaccessible pendant un mois. Arno le savait aussi : une heure, un jour, un mois. Sans code impossible de savoir les textos échangés, les messages en mémoire. Même loi de protection pour les courriels sur l'ordinateur. Par compte en ouvrant l'ordinateur, en basculant ses entrailles dans le ventre d'un autre ordinateur, il était possible de savoir où naviguait Elvira quand elle allait sur internet. Sauf si elle avait effacé l'historique de son ordinateur juste avant... Avant quoi ?

     

    - Bon réfléchissons. Je te rencontre, tu me plais, je te plais, on couche ensemble, commença Arno qui voulait avancer malgré tout.

    - Avec un tel romantisme, je ne pouvais que succomber. Donc on couche ensemble cool. Tu es poilu ?

     

    Il eut un sourire qui déborda dans le rire mais il ne voulait pas se laisser entrainer, aussi il continua sans la regarder.

     

    Jamais Elvira ne lui aurait répondu de la sorte. Comment pouvaient-elles être amies ? Elles l'étaient, Elvira lui parlait souvent de Philippine et du dalmatien qu'elle prenait parfois pour des balades à la campagne ou au bord de l'eau. Une délicieuse folle exaspérante et revivifiante était l'exact portrait qu'elle en avait fait. Arno en avait oublié les mots, se souvenait de la substance. La présence de Philippine était une bonne chose dans la vie de Elvira. L'essentiel était là.

     

    - Pourquoi je te donne une photo de moi enfant, et pourquoi tu l'encadres pour la placer sur un meuble chez toi ?

     

    Philippine venait de comprendre où il voulait en venir. Marcher dans les pas de l'autre. Elle s'installa bien confortablement dans le canapé, posa les pieds sur la table du salon, ferma les yeux, croisa les bras sous sa poitrine et commença à se mettre dans la peau du personne.

     

    Je t'aime, tu m'offres une photo de toi enfant, songea-t-elle. C'est con. Je t'aime et je te demande une photo de toi enfant. Con, totalement con. Je t'aime, tu viens chez moi avec un livre qui contient une photo de toi enfant. C'est ton marque page. Je te la pique, l'encadre. Con. très con. Pourquoi tu te promènerais avec une photo de toi version gosse ?

     

    - Tu sais quoi ? On est con. En fait c'est pas con, mais raciste, que nous sommes. On est raciste, des vieux cons de racistes, finit-elle par presque crier en se redressant.

    - Parle pour toi.

    - Réfléchis. Ok on couche ensemble. Si tu me donnes une photo de toi gosse, je te trouve débile. Si je t'en demande une, tu me trouves débile. Jamais je ne mets la photo de mon mec en culottes courtes sur mon meuble.

    - Et tu en conclus que je suis raciste.

    - Si son mec était blanc, qu'il y avait un gosse blanc en photo chez elle, jamais on aurait pensé que c'est le même personnage avec vingt ou trente ans d'écart, mais parce que c'est un noir, on dit que c'est le même. Pourquoi ? Racisme.

    - Tu marques un point. Mais ce n'est pas du raciste.

    - Bien sûr que si. On réduit son mec à sa couleur. Tiens, je continue dans le racisme. Je me disais : le  type qui parle le suédois, le Linus, ce  n'est pas son mec. Tu en connais des suédois black toi ? Il y a un black avec qui elle couche et un Linus avec qui elle parle suédois. Peut-être que c'est ce Linus qui lui a présenté le black. Merde je suis raciste.

     

    Philippine s'empara du livre portant le numéro de téléphone.

     

    - Il faut absolument parler à ce Linus.

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 10 Novembre 2017 à 08:49

    on avance il me semble. j'ai quelques idées sur la photo du gamin, et il me semble que certaines pièces s'assemblent un peu

      • Vendredi 10 Novembre 2017 à 20:47

        Tu commences à savoir où elle est ? Déjà arrives-tu à répondre à la simple question : absence volontaire ou n'a-t-elle pas choisie ?

         

      • Vendredi 10 Novembre 2017 à 22:03

        Je dirais volontaire

      • Vendredi 10 Novembre 2017 à 22:39

        Avant le point final, tu sauras si tu as raison.

    2
    Jeudi 16 Novembre 2017 à 21:43
    erato:

    C'est vrai que c'est bizarre d'encadrer une photo de son mec enfant! A moins que ce ne soit son enfant?

    Bonne soirée Sereine

      • Vendredi 17 Novembre 2017 à 20:18

        Voilà une idée qu'ils n'ont pas eu.

        En même temps, je me vois mal dire à mon chéri, après 3 mois :  offre moi la photo de ton fils, même si je l'ai rencontré.

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